Afrique

Le Zimbabwe ordonne aux entreprises étrangères de céder la majorité de leurs actions aux investisseurs locaux

Le Zimbabwe a donné aux entreprises étrangères jusqu’au 1er avril comme date limite, pour céder la majorité de leurs parts aux investisseurs locaux sinon, leurs portes seront scellées.

D’après Patrick Zhuwao, ministre zimbabwéen de la Justice et de l’indigénisme  « la loi est la loi, et elle doit être respectée. ». C’est le mercredi 23 mars 2016, que ledit ministre a fait cette déclaration au lendemain de l’adoption d’une résolution stipulant qu’à compter du 1er avril 2016, les ministères concernés doivent ordonner aux autorités chargées de délivrer les licences d’annuler celles des entreprises qui s’entêtent à ne pas respecter  « la loi ».

Pour justifier sa décision le ministre déclare que des entreprises: « continuent d’ignorer les lois d’indigénisme ». Pour amener les entreprises à s’y conformer, le ministre a estimé que: « le refus de respecter les lois de notre pays doit avoir des conséquences immédiates et suffisamment fortes ».

La majorité des multinationales ciblées exercent dans le secteur minier, les banques et le commerce. Harare persiste et signe malgré le fait que tous ces milieux d’affaires et investisseurs étrangers sont devenus frileux.

Rappelons que c’est en 2007 que le président Robert Mugabé avait ordonné le vote de ces lois et elles ont été promulguées en 2008. Elles exigent que 51% des parts de ces entreprises reviennent aux Zimbabwéens noirs. Le gouvernement a donc sonné le rappel mardi dernier.

Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti de l’opposition Zimbabwéenne s’est montré très critique face à cette date fixée par le gouvernement. Obert Gutu, porte-parole du MDC a déclaré que : « Ce que nous voulons c’est réanimer l’économie qui de fait est morte. Le secteur formel a été décimé ». En plus, il a précisé que « le pays fait face à une sécheresse et un ministre menace les seules entreprises qui opèrent dans le pays »

Soulignons que c’est la deuxième fois que le pays fixe une date  pour l’application des lois d’indigénisme. La première, en janvier 2014, avait été peu suivie d’effets. Le FMI a déjà demandé au Zimbabwe de réviser sa politique, car son économie fait face à une crise profonde depuis une décennie. C’était après une réforme agraire qui avait licencié et rapatrié des milliers de fermiers blancs de leurs terres au profit d’anciens combattants noirs.

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