Zimbabwé : Le commerce de l’eau une véritable mine d’or
Secoué par la crise économique et déclaré en état de catastrophe naturelle depuis Février 2016, le Zimbabwé est en proie à une pauvreté qui ne dit pas son nom. Les factures d’eau ne sont plus payées et la municipalité ne peut plus régler la note au fournisseur public. L’eau est alors totalement ou partiellement coupée dans plusieurs localités du pays.
« Un marché soustrait au contrôle des autorités »
C’est dans ce climat que les vendeurs d’eau entrent en scène. Échappant à de réels contrôles de police, ils profitent du vide laissé par les services publics pour gagner un peu d’argent. Deux types de vendeurs existent : les marchands de bouteilles présents dans les rues et les propriétaires de puits qui vendent des bidons de 20 litres. Le moyen qu’ils utilisent pour se fournir en eau n’est autre que… les puits. Avec un euro gagné pour 20 litres d’eau en moyenne, les bénéfices peuvent rapidement s’accroître pour les propriétaires de puits. Car selon une étude, une famille de cinq personnes consomme en moyenne 60 litres d’eau par jour.
A Coté de ces propriétaires de puits, il existe des « voleurs » de puits, qui n’hésitent pas à prendre le contrôle des points d’eau abandonnés.
«Un véritable risque pour la santé des populations »
Les transactions d’argent se font directement autour du puits, sans intermédiaire ou livraison pour les grands bidons. Mais pour les plus petites quantités d’eau, le vendeur est généralement un intermédiaire. Ces quantités d’eau sont manipulées à maintes reprises avant d’être entre les mains du consommateur final. On ne peut donc en garantir la propreté. D’autant plus que selon un rapport de Human Rights Watch datant de 2013, 33% des puits dans ce pays seraient contaminés et donc impropres à la consommation. Il faudrait donc ajouter à cette pratique un procédé de purification de l’eau.