Zimbabwe: Un ancien ministre de Mugabe s’oppose au nouveau régime
Jonathan Moyo s’est affiché ce jeudi 11 janvier comme un opposant du nouveau régime zimbabwéen. Il s’est confié à BBC, lors d’un entretien dans lequel il juge illégal ce régime en place à Harare.
M. Moyo, ancien ministre de l’Education supérieure et fidèle allié de M. Mugabe, a déclaré, ce jeudi 11 janvier « Le nouveau chef de l’Etat Emmerson Mnangagwa et son vice-président Constantino Chiwenga savent très bien qu’ils sont arrivés au pouvoir grâce aux balles, pas grâce aux urnes ».
Le 21 novembre dernier, le président Robert Mugabe rendait sa démission suite à un coup de force de l’armée, après 37 ans au pouvoir. Son ancien bras droit Emmerson Mnangagwa, qu’il avait limogé de son poste de vice-président l’a remplacé.
Coup de force dirigé par l’actuel vice-président
Ce coup de force avait été dirigé par Constantino Chiwenga, aujourd’hui vice-président. « L’armée s’est déployée au Zimbabwe alors que la Constitution stipule que seul le président peut la déployer », a encore déclaré Jonathan Moyo, aujourd’hui en exil dans un pays qu’il n’a pas divulgué. « Nous avons une constitution (…) elle a été violée par un coup d’Etat », a-t-il estimé.
L’opposant Jonathan Moyo accuse également le président et son vice-président d’être à la base du massacre de Gukurahundi, au sud-ouest du pays, au début des années 80, qui avait fait quelques 20.000 morts.
« Actuellement, le gouvernement de la République du Zimbabwe est dirigé par les personnes qu’on peut craindre le plus dans notre histoire. On a peur d’elles parce qu’elles sont associées aux atrocités qui se sont produites dans le pays », a-t-il ajouté.