Xénophobie en Afrique du Sud: Plus de 140 arrestations opérées, Jacob Zuma condamne les violences
Cela fait plusieurs semaines que l’Afrique du Sud vit dans un chaos social. Une vindicte xénophobe oppose les autochtone et les étrangers résidants en Afrique du Sud. Plusieurs étrangers ont été lynchés par la population et ont été sommés de quitter le territoire.
Ce Vendredi 24 Février, les habitants de Mamelodi, l’un des plus gros quartier de la capitale, ont manifesté devant les services d’immigration de ce quartier populaire de Pretoria. ils étaient en centaines venant des quartiers pauvres et dénonçaient la présence d’étrangers dans leur pays, accusés d’être responsables du chômage et de la criminalité. Ils accusent les immigrés d’être responsables de la criminalité et du chômage. La manifestation se voulait pacifique mais dès le départ la tension était vive.
« Ces gens-là, ils vendent de la drogue : ils ont squattés tous ces bâtiments ! Quand je dénonce ça, on dit que je suis xénophobe ! J’en ai marre ! Nous nous plaignons auprès de la police mais elle ne fait rien… Que doit-on faire ? Nous ne sommes pas violents mais fait pas nous pousser…», lance un homme exaspéré.
De l’autre des commerçants somaliens, des Ethiopiens ou encore des Pakistanais. Installés dans le pays depuis des années et qui ne comprennent pas cette vague de colère. Des commerces ont été incendiés. « Ils disent : les Nigérians vendent de la drogue… Mais qu’ils aillent voir les Nigérians ! Nous autres Somaliens on vend à manger, de la boisson, mais pas de drogue… et on n’est pas ici illégalement ! Alors s’ils en veulent aux Nigérians qu’ils les déportent ! Nous on est là avec nos familles, nos enfants et on restera ici !» affirment des témoins étrangers
« C’est la faute du gouvernement qui a autorisé une telle marche, confie un autre homme, après que des Sud-Africains aient brûlé nos maison et battu des gens. Juste parce qu’ils étaient étrangers ! La vérité, c’est que les Sud-Africains sont des fainéants : chaque fois qu’ils nous voient avec une nouvelle voiture, ils sont jaloux !»
Le Président sud-africain, Jacob Zuma, a condamné ce vendredi ces actes de violences. Une déclaration issue de la présidence sud-africaine a statué que les expatriés ont beaucoup contribué au développement de l’Afrique du Sud. Pour Jacob Zuma « Il est erroné de taxer tous les non-nationaux comme des trafiquants de drogue… Les menaces et contre-menaces sur les médias sociaux doivent cesser ».
Depuis deux semaines, des dizaines de bâtiments occupés par des étrangers, notamment des Nigérians, et soupçonnés d’abriter des maisons de passe ou du trafic de drogue ont été brûlés par des habitants en colère à Johannesburg et dans la capitale.
La police sud-africaine est intervenue en fin de matinée pour éviter toute bataille rangée entre les deux groupes. Selon Khomotso Phahlane, le commissaire de la police nationale par intérim de la ville, ce sont plus de 140 personnes qui ont été arrêtées au cours des 24 dernières heures.
Selon les chiffres annoncés par le quotidien Jeune Afrique, l’Afrique du Sud compte entre 1,5 et 2 millions d’étrangers. Beaucoup de réfugiés mais aussi des migrants économiques, ce qui provoque la colère des Sud-Africains dans un pays où le chômage est à plus de 26%.
Ces violences suscitent des indignations dans des pays comme le Nigeria à cause des filles et fils qui sont visés. Le gouvernement nigérian a appelé son homologue sud-africain à mettre en place des mesures pour mettre fin aux attaques xénophobes incessantes contre les Nigérians et les expatriés. Le Ghana suit la situation de près et pourrait recourir aux boycott des produits et compagnies sud-africains si la situation persiste.