Gabon:Voici les raisons de la démission de Guy Nzouba-Ndama
C’est à cause de multiples humiliations et mépris pour l’ institution qu’il incarne, que l’ancien président de l’Assemblée nationale a décidé de démissionner. Annonçant sa démission le 31 mars dernier, Guy Nzouba-Ndama a déclaré :
«Après quatre mandats successifs durant lesquels j’ai assuré la présidence de cette assemblée, je ne puis cautionner cette violence exercée sur notre institution. Je ne puis cautionner une quelconque jurisprudence qui viserait à fouler au pied l’immunité parlementaire dont jouissent les députés en principe, tout comme la tentative d’intimidation exercée sur ces derniers, dans le cadre de leurs fonctions constitutionnelles, au risque de tendre la perche à d’autres abus sur les institutions garantes de notre démocratie en gestation. C’est pourquoi, après moult réflexions, je choisis, afin de réhabiliter l’honneur souillé des députés et de la première chambre du Parlement gabonais, de remettre mon mandat de président de l’Assemblée nationale entre les mains de mes collègues en séance plénière».
Si les multiples sorties médiatiques de l’ex-président de l’Assemblée nationale, laissaient présager de cette décision, tout serait parti de «certains manquements voire certains dérapages» de l’exécutif. L’action du député de la Lolo-Wagna vise également à dénoncer les comportements malsains de certains vis-à-vis de l’institution qu’il dirige depuis 19 ans. A en croire le désormais ancien président, cette institution aurait été victime d’actes particulièrement désobligeants, consécutifs à «la crise de confiance» créée par «la presse contrôlée par le palais».
On peut citer entre autres, la «perquisition intempestive du véhicule appartenant au trésorier» de l’Assemblée nationale le 30 mars 2016 au soir, la descente, en octobre 2015, d’un escadron de gendarmerie en tenue anti-émeute pour une perquisition, après que des députés eurent été soupçonnés d’avoir essayé de voter la destitution du président de la République, sous l’initiative du président de l’Union du peuple gabonais (UPG-Loyaliste), Jean de Dieu Moukagni-Iwangou. En plus, la nomination inspirée par le président de la république d’André Dieudonné Berre à la tête du groupe PDG à l’Assemblée nationale contre les normes en vigueur au sein de l’institution, sont des motivations qui ont encouragé sa décision, consignées dans une correspondance au président de la République qu’il fustige d’avoir gardé un silence à la suite des différents faits.
Par ailleurs, Guy Nzouba-Ndama n’a pas annoncé sa démission du PDG après qu’il ait annoncé sa démission à la tête de l’institution.
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