Le Burkina Faso, pays d’Afrique de l’Ouest, cherche à accroître son autonomie dans le secteur de l’or. Le pays entend renforcer sa production d’or par le biais d’établissements miniers locaux. En conséquence, plusieurs sociétés minières étrangères présentes dans le pays risquent d’être expulsées.
Le Burkina Faso, en campagne depuis quelque temps pour se débarrasser de l’influence occidentale, cherche désormais à révoquer les permis miniers de plusieurs sociétés minières étrangères sur son territoire.
Cela fait partie de son plan pour contrôler son propre commerce de l’or, comme l’a montré Reuters.
Le président du pays, Ibrahim Traoré, qui commémorait ses deux ans au pouvoir dans une émission radiophonique, a fait cette révélation samedi, mais s’est abstenu de donner son avis sur les entreprises dont les permis miniers seraient retirés.
« Nous savons comment extraire notre or et je ne comprends pas pourquoi nous allons laisser les multinationales venir l’exploiter », a-t-il déclaré.
« En fait, nous allons retirer les permis miniers », a ajouté le président.
Certaines des sociétés minières étrangères opérant actuellement dans ce pays d’Afrique de l’Ouest comprennent : Endeavour Mining (Royaume-Uni), West African Resources (Australie), Nordgold (Russie) et Orezone Gold Corporation (Canada).
La frustration du Burkina Faso face à l’Occident
En janvier 2022, des troupes mutines commandées par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba ont arrêté le président Roch Marc Christian Kaboré.
Peu de temps après son entrée en fonction, Damiba a promis de gérer la question de la sécurité du pays.
Huit mois plus tard, le 30 septembre, le capitaine Ibrahim Traoré s’autoproclame président du Burkina Faso, deuxième coup d’État de l’année dans le pays.
Traoré a défendu sa prise du pouvoir en invoquant la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso.
Cette série d’événements a été provoquée par le mécontentement du pays face à sa situation, qui aurait été fortement influencée par l’Occident.
Depuis le deuxième coup d’État, le Burkina Faso a progressivement rompu ses liens de longue date avec ses anciens partenaires occidentaux au profit de la Russie.
En avril, l’autorité de communication du Burkina Faso a annoncé la suspension de plusieurs médias occidentaux et africains en raison de leur couverture d’un rapport de Human Rights Watch (HRW) dénonçant l’implication de l’armée dans des exécutions extrajudiciaires.
Cette décision fait suite à la suspension de BBC Africa et de Voice of America, une chaîne financée par les États-Unis, pour leur couverture de l’enquête de HRW, qui affirmait que l’armée burkinabè avait massacré environ 223 civils en février.
Le gouvernement a annoncé une suspension de deux semaines de la programmation de la chaîne de télévision française TV5Monde, ainsi qu’une restriction de l’accès à son site Internet.