Violences au Togo: le Président Faure Gnassingbé accuse l’opposition
Face aux violences observées au Togo depuis quelques mois, le président togolais Faure Gnassingbé a accusé, l’opposition, lors d’une déclaration dans un camp militaire, vendredi dernier.
Au cours de sa visite dans un camps militaire à Témédia, à environ 200 km au nord de Lomé, le chef de l’état togolais a déclaré, “Le Togo est actuellement perturbé par des manifestations, qui, loin d’être pacifiques comme l’autorise la loi, ont été souvent d’une très grande violence. Ceux et celles qui organisent ces manifestations portent la lourde responsabilité des victimes que les participants ont faites et des dégâts qu’ils ont causés”
M. Gnassingbé a notamment accusé l’opposition d‘être responsable de la mort d’un “enfant tué à Mango”, dans le nord du pays, et de deux soldats à Sokodé, “lynchés et décapités par un groupe d’individus organisés”.
“Leurs assassins sont activement recherchés. Et tout sera mis en œuvre pour les retrouver où qu’ils se trouvent, les juger et les châtier, conformément aux lois de notre République”, a-t-il dit.
C’est la deuxième fois que le président togolais, d’ordinaire très discret, s’exprime depuis le déclenchement de la crise fin août.
Fin octobre, lors du congrès de son parti, il s‘était contenté d’afficher son “optimisme”, sans évoquer directement la crise politique qui secoue le pays.
Le président a ensuite renouvelé à l’armée sa “confiance totale”. “Sans faiblesse, nous saurons ensemble répondre à toutes menaces ou actions terroristes qui pourraient toucher notre nation”, a-t-il affirmé
L’opposition togolaise, fédéré en une coalition qui regroupe 14 partis politiques, organise depuis août des marches quasi-hebdomadaires pour demander la démission du président Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005. Il a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans.
Seize personnes, dont des adolescents et deux militaires lynchés par la foule, ont été tuées en deux mois, selon un bilan établi par l’AFP.
Le gouvernement a promis d’organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment une limitation des mandats présidentiels, mais la mesure n’est pas rétroactive, permettant à M. Gnassingbé de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025.
Il a aussi joué l’apaisement en début de semaine en annonçant un dialogue politique incluant l’ensemble de la classe politique, mais les leaders de l’opposition, qui réclament en vain des réformes constitutionnelles depuis plus de 10 ans, restent très sceptiques.