Violences post-électorales/ Le Cardinal Kutwa réagit: « Le respect de la Loi est plus important que les élections »
C’est une déclaration qui fera encore gerber du côté du parti présidentiel RHDP. Lors de sa rentrée paroissiale du 14 novembre 2020, le Cardinal Kutwa a expliqué pourquoi l’organisation de la présidentielle dans un contexte de troubles n’était pas opportune. Mieux, il sous-entend que le régime actuel a interprété la Constitution en sa faveur pour se maintenir au pouvoir.
« La réconciliation est, nous le croyons tous, l’acte qui, après une crise, permet aux antagonistes de se retrouver et de repartir sur de nouvelles bases. Sans elle, aucune cohésion sociale n’est possible, puisque la rancœur, blottie dans notre subconscient, n’attend qu’une occasion pour refaire surface et briser la cohésion sociale tant recherchée. », a déclaré le chef de l’Eglise Catholique en Côte d’Ivoire, en commentant l’actualité politique.
Faisant le constat avec ses paroissiens « qu’un environnement délétère n’augure rien de bon quant à l’organisation des élections », le Cardinal Kutwa s’est alors demandé « Comment, en effet, dans une ambiance perturbée par des récriminations et des malentendus autour des questions fondamentales, pourrait-on aller à des élections dignes de ce nom ?
Le Cardinal Kutwa a fait savoir qu’en « En vérité, la réconciliation est plus importante que les élections ». Il a ajouté à cet effet que « Voilà pourquoi, il est totalement erroné de penser qu’il suffit d’organiser des élections, d’en déclarer un vainqueur, pour que les cœurs meurtris soient guéris et que la paix s’installe ».
Se voulant plus précis et dans un clin d’œil facilement décryptable, le Cardinal Kutwa a déclaré :« L’un des moyens pour aller à la réconciliation, est le respect des lois que l’on se donne bien plus que les élections. C’est ici que la maxime latine prend tout son sens : « Dura lex, sed lex : la loi est dure mais c’est la loi ».
Enfonçant le clou, il a expliqué que « Cette pensée invite au respect de la loi même quand elle nous contrarie et va à l’encontre de nos intérêts du moment ». Parce que continue le Cardinal, « Des explications des rédacteurs de la Constitution ont été suffisamment abondantes et partagées avec la population. De même, des communications par l’exécutif sur les sites officiels ont été faites pour expliquer la Constitution« .
Désolé de ce que la Constitution soit source « d’affrontements actuels« , il a invité les intellectuels ivoiriens à une œuvre exégétique de la loi fondamentale afin qu’elle ne « signifie à la fois une chose et son contraire, selon l’intérêt que l’on défend. « A quoi servirait une boussole qui indique un jour le Nord, et un autre jour le Sud, selon les lunettes que l’on porte ? a dit le Cardinal Kutwa.
Invitant la classe politique « au dialogue et à la concertation« , il a tenu à rappeler que « le respect de la loi est plus important que les élections ».