En Mauritanie, la peine capitale sera-t-elle confirmée par la Cour suprême mauritanienne? Difficile de le confirmer. Alors qu’il ne reste que quelques heures pour connaitre le verdict final, des voix d’extrémistes montent. C’est par exemple le cas d’un célèbre poète qui devient menaçant. Il annonce qu’il tuerait le blogueur Mkheitir si jamais ce dernier était libéré.
Le très célèbre poète, Douh Ould Beyrouck, n’a pas mâché ses mots. Il a été clair avec une détermination à donner la mort au blogueur Mohamed Cheikh au cas où le verdict de la Cour suprême l’en exemptait. Sa déclaration a fait le tour des médias mauritaniens
Cheikh Mohamed Ould M’kheitir est reconnu coupable d’écrits «blasphématoires». Arrêté, il a été condamné à la peine capitale pour « apostasie » par la Cour criminelle dans un arrêt rendu en 2015.
En avril 2016, la décision de ladite cour est confirmée en appel. Ce, en dépit d’une disqualification des faits en « mécréance » une infraction moins grave, selon les spécialistes. Mais , un pourvoi en cassation est sur la table de la Cour suprême qui rendra son verdict demain.
C’est dans ce contexte et surtout vu les voix qui s’élèvent pour son acquittement que Douh Ould Beyrouck affirme en langue locale « au nom de mon père, je lui planterais une balle s’il est libéré ».
Douh Ould Beyrouck a fait cette déclaration lors d’un rassemblement de soutien au Prophète Mahomet (PSL) organisé par un forum mondial. L’objectif de la manifestation, accréditer la thèse d’une montée de la colère « populaire » à l’approche du verdict de la haute juridiction en vue de mettre la pression sur les juges.
Seulement voilà, sa sortie a provoqué des réactions contradictoires. C’est le cas de Me Lô Gourmo, avocat et professeur de droit, qui avertit : «Ceux qui veulent entraîner le pays dans une sorte de terreur religieuse généralisée en se servant de Cheikh Mohamed Ould M’kheitir comme bouc émissaire, se trompent lourdement. Cette tentative échouera».
Les propos de l’avocat ont trouvé un écho favorable puisque Ahmed Ould Oubeid ajoute : « ils vont échouer. Les gens en ont marre de ce jeu sordide. Cela ne passera pas ».
Il faut le souligner, les parents du jeune blogueur dont le père est un ex-préfet, se sont enfuis de la Mauritanie et ont demandé l’asile politique à la France, selon une nouvelle largement relayée par la presse locale la semaine dernière.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a réfuté la thèse de « l’extrémisme » et de « l’intolérance » des Mauritaniens dans un entretien récent publié par le quotidien français « Le Monde ».
Yao Junior L