Libye: Vente des migrants comme esclaves, un enfer qui ne date pas d’hier
Le 14 Novembre dernier, nos confrères de la chaîne américaine CNN diffusaient une vidéo dans laquelle l’on pouvait voir des migrants noirs vendus aux enchères. L’on se souvient que les montants fixés au cours de ces horribles enchères se situaient entre 400, 700, et 800 dinars libyens.
La diffusion de cette vidéo avait provoqué une vive émotion dans le monde entier. Les voix se sont élevées pour dénoncer et condamner cette horrible pratique. La pression internationale a contraint les autorités libyennes à ouvrir une enquête quelques jours après la visite de John Sullivan, le secrétaire d’État adjoint américain, samedi le 17 Novembre à Tripoli. Le jeudi d’avant, c’est l’ambassadeur britannique qui était dans la capitale libyenne.
A la suite d’un entretien entre les responsables occidentaux et Ahmed Mitig, le vice-Premier ministre libyen, Ahmed Mitig a promis de superviser « lui-même » le dossier et d’« arrêter les accusés et les emmener en prison ». Preuve que l’autorité politique prend le pas sur le pouvoir judiciaire.
Il faut dire que la vente aux enchères des migrants comme esclaves ne date pas d’aujourd’hui. L’on se souvient qu’en avril dernier, l’Organisation internationale des migrants avait publié un rapport sur des « marchés publics aux esclaves » actifs dans toute la Libye. Mais à l’époque, d’après les témoignages recueillis par la presse ou les travailleurs humanitaires les années précédentes, ce rapport n’avait pas eu une échos favorable.
Des hommes venus du Mali, du Niger, du Ghana sont exhibés comme du bétail aux futurs acquéreurs et vendus sans vergogne au plus offrant. Objets de tous les trafics par les passeurs, ces migrants africains qui rêvent d’Europe finissent souvent entassés dans ces camps de détention sordides. Certains affirment ici avoir été mis aux enchères pour travailler de force, soumis à des traitements inhumains.
Nos confrères de RFI indiquent que les responsables de ce trafic auraient profité de l’absence d’autorité centrale crédible en Libye depuis l’effondrement du régime kadhafi pour se livrer à la vente des migrants comme esclaves. Notre source indique que ce sont des groupes de milice installés par exemple à Sabratha qui se livrent à la vente des migrants comme esclaves.