« Les efforts prolongés de Thomas Arthur pour échapper à la justice ont finalement connu leur fin », s’est félicité dans un communiqué le procureur général Steve Marshall. Le détenu Tommy Arthur n’aura pas pu échapper à la peine capitale une fois de plus. En effet, après avoir obtenu sept fois des sursis, il a finalement reçu une injection létale, jeudi 25 mai, peu avant minuit, dans sa prison de l’Alabama.
»Un meurtrier récidiviste sans scrupule »
Pour ses adversaires, le condamné n’était qu’un meurtrier récidiviste sans scrupule, doublé d’un manipulateur hors pair. Un procédurier capable d’utiliser toutes les ficelles du droit pour esquiver le glaive de la Justice.
« Thomas Arthur est un artiste de l’évasion ! Il s’est servi de tous les tours possibles et imaginables pour manipuler les tribunaux durant plus de 34 ans ! », avait affirmé la responsable d’une association de défense des victimes de criminels.
Deux meurtres à son actif
Le septuagénaire ne niait pas avoir tué sa belle-sœur en 1977, un homicide selon lui accidentel précipité par son abus d’alcool. Mais ce n’est pas pour ce crime qu’il avait été condamné à mort.
Cinq ans plus tard, alors qu’il bénéficiait d’une permission de sortie conditionnelle, Tommy Arthur avait été accusé d’avoir tué par balle un homme, Troy Wicker, dont la femme était devenue sa maîtresse. Selon l’accusation, celle-ci avait promis 10 000 dollars à son amant afin qu’il assassine son mari. Ce crime, dont il s’est toujours affirmé innocent, lui avait valu une peine capitale en 1983.
Soit 34 années dans le couloir de la mort durant lesquelles, selon le procureur général de l’Alabama, il « a lancé des recours judiciaires systématiques dans tous les États et tribunaux fédéraux disponibles ». Une date d’exécution avait été fixée pour Arthur en 2007, encore 2007, 2008, 2012, 2015 et 2016.
Absurdité de la peine capitale
Pour les détracteurs de la peine capitale, le cas de Tommy Arthur illustre l’absurdité de cette pratique. : supposée apporter un réconfort aux victimes, elle joue un rôle opposé quand celles-ci doivent attendre plus de trois décennies; censée avoir un effet dissuasif implacable, elle donne au contraire une impression d’arbitraire.