Alors qu’il donnait récemment une conférence de presse, le président Trump a surpris toute l’assistance en refusant de s’engager à garantir un passage sans violence du pouvoir en cas de défaite à la prochaine présidentielle américaine.
Une déclaration qui a suscité l’indignation des Américains même au sein du parti républicain. Trump a indiqué qu’il refuse de promettre un transfert pacifique du pouvoir si son concurrent à la Maison Blanche Joe Biden l’emportait lors de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre prochain.
Mais le sénateur Mitch McConnell, le chef de la majorité républicaine a tenté de corriger ce dérapage du président Trump en rassurant les Américains que le résultat du scrutin serait respecté.
« Le vainqueur de l’élection du 3 novembre sera investi le 20 janvier. comme prévu. Il y aura une transition en bon ordre comme tous les quatre ans depuis 1792, date de la deuxième élection présidentielle des Etats-Unis avec un mandat de quatre ans.» a tweeté le conservateur.
Mais pour Nancy Pelosi la présidente démocrate de la Chambre des représentants, elle s’est dite scandalisée par une telle déclaration de Donald Trump. S’adressant au président Trump à travers lors d’une conférence de presse, elle a déclaré : « Il faut lui rappeler :’vous n’êtes pas en Corée du Nord, vous n’êtes pas en Turquie, vous n’êtes pas en Russie M. le président. Et d’ailleurs, vous n’êtes pas en Arabie saoudite. Vous êtes aux Etats-Unis d’Amérique. Nous sommes une démocratie », a-t-elle martelé.
Alors qu’on est rendu à moins de six semaines de l’élection dans une Amérique profondément divisée, Donald Trump joue de temps en temps avec l’idée de ne pas reconnaître les résultats de l’élection. Il avait formulé la même menace lors du scrutin de 2016 qu’il avait remporté face à Hillary Clinton.
Trump a refusé de s’engager à garantir un passage sans violence du pouvoir, quel que soit le résultat de la présidentielle : « Il va falloir que nous voyions ce qui se passe », a-t-il répondu lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche.
Alors qu’il est en retard dans les sondages, Donald Trump estime que le vote par correspondance est source de fraudes potentielles. Un point de vue qu’il n’a cependant pas démontré. Pour cette présidentielle américaine, le vote par courrier devrait être beaucoup plus utilisé cette année du fait de la pandémie de Covid-19.
Mercredi dernier, le locataire de la Maison Blanche a semblé appeler à une annulation des bulletins envoyés par la poste. « Débarrassons-nous de ces bulletins et ce sera très pacifique, il n’y aura pas de transfert vraiment, ce sera une continuation », a-t-il dit. Et a répété jeudi, sur Fox News, que les bulletins par courrier étaient « une horreur ».
Au cas où la Cour suprême décidait que Joe Biden avait gagné, « je serais d’accord avec cela mais je pense que nous en sommes encore loin », a-t-il précisé.
Christopher Wray le directeur du FBI a quant à lui affirmé que ses services n’avaient jamais « constaté, dans l’histoire, de tentative coordonnée à l’échelle nationale de fraude électorale pour une élection majeure, que ce soit par courrier ou autre ».
Joe Biden avait réagi jeudi dans la soirée aux propos de Donald Trump : « Dans quel pays vivons-nous ? Je plaisante à peine. Je veux dire, dans quel pays sommes-nous ? Il dit les choses les plus irrationnelles, je ne sais pas quoi dire », a déclaré le candidat démocrate.
Pour Mitt Romney le sénateur républicain qui s’oppose régulièrement au président « Le transfert pacifique du pouvoir est fondamental pour notre démocratie ; sans cela, c’est le Belarus. Toute suggestion par un président qu’il puisse se soustraire à cette garantie constitutionnelle est à la fois impensable et inacceptable », a-t-il affirmé sur Twitter.
Liz Cheney, l’une des chefs de la minorité républicaine à la Chambre s’est aussi clairement démarquée par une sortie sur twitter « Le transfert pacifique du pouvoir est inscrit dans notre Constitution et essentiel à la survie de notre république », a-t-elle tweeté.
L’ancienne rivale du milliardaire Hillary Clinton a dénoncé, sur Twitter, le comportement digne « d’un aspirant dictateur désespéré ».« C’est pathétique. Mais parce qu’il est président, nous devrions prendre sa menace au sérieux ».
Crédit photo: CNN