Gambie: l’Union Africaine ne reconnaitra plus Yahya Jammeh comme président légitime
Ce vendredi 14 Janvier, l’Union africaine s’est réunie et a tranché. Le président sortant Yahya Jammeh qui a décidé ne pas reconnaître sa défaite ne sera plus reconnu comme président de la Gambie, apprend l’organisation africaine, dans une déclaration adoptée vendredi par le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’organisation continentale, à Addis Abeba. Elle a, dans le même temps, sommé le président gambien sortant de quitter le pouvoir pacifiquement, le menaçant de « sérieuses conséquences » dans le cas contraire.
Pour l’Union africaine, pas question de parler de prolongation du mandat constitutionnel de Yahya Jammeh, qui arrive à terme le mercredi 18 janvier. Dès le lendemain, si ce dernier s’accroche au pouvoir, l’organisation panafricaine ne le reconnaîtra plus comme le président légitime de la Gambie.
« Caractère inviolable des résultats »
Le Conseil de sécurité et de paix a également « déclaré solennellement le caractère inviolable des résultats de la présidentielle du 1er décembre en Gambie et réaffirme fermement la politique de tolérance zéro en ce qui concerne les coups d’État et les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique ».
Dans son communiqué, cet organe de l’UA a tenu à prévenir le président gambien sortant « de la responsabilité grave qui serait sienne, dans le cas où son action conduirait à une crise avec pour conséquences, un désordre politique et un désastre sur le plan humanitaire et des droits de l’homme, y compris la perte de vies humaines innocentes et la destruction de biens ».
L’UA invite par ailleurs Yahya Jammeh, à « s’abstenir de toute entreprise de nature à compromettre le processus devant conduire à la prestation de serment du président élu, le 19 janvier ». L’UA appelle également les forces de sécurité et de défense du pays à la plus grande retenue, soulignant que leur devoir est de « se mettre à la disposition des autorités démocratiquement élues de leur pays ».
Une délégation de la CEDEAO (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest) était attendue ce vendredi à Banjul pour tenter, une nouvelle fois, de convaincre Yahya Jammeh de quitter le pouvoir. Plusieurs destinations sont même évoquées pour un éventuel asile du président sortant. Mais Adama Barrow, vainqueur de la présidentielle gambienne, a estimé, lui, qu’il était préférable que son rival reste dans le pays.