Suisse: Un couple musulman se voit refuser la nationalité suisse pour refus de serrer la main
La municipalité suisse de Lausanne a refusé la naturalisation à un couple de musulmans qui a notamment refusé de serrer la main à ses interlocuteurs de sexe opposé, estimant qu’une telle attitude ne respectait pas l’égalité hommes-femmes et que «la Constitution et l’égalité entre hommes et femmes l’emportent sur la bigoterie».
La municipalité a déclaré qu’elle refusait d’accorder la demande de citoyenneté du couple pour son manque de respect de l’égalité des sexes, a déclaré à l’AFP, Gregoire Junod, maire de Lausanne.
L’audition du couple, dont la nationalité n’a pas été divulguée, s’est tenue il y a plusieurs mois, mais la décision n’a été rendue publique que vendredi.
Grégoire Junod a fait remarquer qu’ils ne «serraient pas la main des personnes de sexe opposé» et avaient «montré beaucoup de difficulté à répondre aux questions posées par des personnes de sexe opposé».
« Ils ont également « montré de grandes difficultés à répondre aux questions posées par des personnes du sexe opposé », a-t-il déclaré.
«On a considéré que la question de l’intégration n’était pas acquise, a-t-il expliqué, cité par des médias suisses. Quand on veut la nationalité d’un pays, on doit quand même s’inscrire dans le respect de son ordre juridique et de l’égalité hommes-femmes.»
Certains musulmans pieux soutiennent que l’islam ne permet pas le contact physique avec une personne du sexe opposé, à l’exception de certains membres de la famille immédiate.
Junod a souligné que la liberté de croyance et de religion est inscrite dans les lois du canton de Vaud, qui englobe Lausanne.
Mais « la pratique religieuse ne tombe pas en dehors de la loi », a-t-il souligné.
Son vice-maire, Pierre-Antoine Hildbrand, qui faisait partie des trois membres de la commission qui ont interrogé le couple, a déclaré à l’AFP qu’il était « très satisfait de la décision » de rejeter la demande du couple.
« La constitution et l’égalité entre les hommes et les femmes prévalent sur la bigoterie », a-t-il déclaré.
Le couple a 30 jours pour faire appel de la décision, a déclaré Junod.
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