Gabon: un commando attaque des télévisions et exige la démission d’Ali Bongo (Vidéo)
Ce vendredi 16 Juin, le Gabon a vu l’une de ses journées les plus mouvementées. Un commando constitué de plusieurs hommes armés et cagoulés, a investi plusieurs rédactions de médias audiovisuels à Libreville, pour exiger la diffusion d’un message vidéo.
Selon le Directeur Général de TV Plus, le commando a surgi dans ses locaux de la télévision vers 11h du matin (12h GMT). « Ils étaient six, sept, en comptant le chauffeur. Ils sont entrés armés et cagoulés et ont exigé du personnel présent qu’ils diffusent une vidéo », raconte Franck Nguema, directeur général de la chaîne réputée proche de l’opposition. Munis de revolvers et de diverses armes blanches, les hommes masqués auraient contraint les agents présents à diffuser à l’antenne la vidéo d’un discours de Roland Désiré Aba’a Minko. « Ils ont forcé les agents à mettre la vidéo en boucle, leur ont demandé de quitter les locaux, puis y ont laissé un engin explosif », rapporte M Franck Nguema à nos confrères de Jeune Afrique.
Effectivement dans dans cette vidéo l’on découvre Roland Désiré Aba’a Mink, un opposant politique connu au Gabon et qui a été candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016. Ce dernier a par la suite rallié la cause de Jean Ping. Dans la vidéo, Roland Désiré Aba’a Mink lance un ultimatum à Ali Bongo. Il affirme avoir piégé « tous les ministères » et exige du président gabonais qu’il démissionne sous 72 heures
« Nous exigeons dans un délai de 72 heures le départ d’Ali Bongo Ondimba du pouvoir et du Gabon, le désarmement de la garde républicaine par l’armée gabonaise, l’investiture de Jean Ping président de la République, chef de l’Etat, par la Cour constitutionnelle. »
Après la Télévision A+, où le commando a laissé une bombe faite en aluminium, le grappin a été mis sur la radio « Africa numéro 1 » pour le même scénario avec un sac contenant une autre charge factice, des machettes et des couteaux. Mais pour des raisons techniques, il échoue cette fois à faire diffuser son message.
La chaine Canal 7 a reçu également de la visite. Mais les locaux sont fermés et les assaillants sont obligés de fuir face à la pression des riverains.
Dans la journée, la police s’est tout de suite lancée à la recherche de Roland Désiré Aba’a Minko qui, selon les sources s’était rendu à l’ambassade de France où il aurait voulu remettre un message pour demander notamment aux Français de contraindre Ali Bongo à quitter le pouvoir.
Il a plus tard rejoint enfin le siège de l’Union européenne en disant qu’il porte une bombe sur lui. C’est là qu’il s’est fait interpeller par des éléments de la police judiciaire.
Du côté de l’opposant Jean Ping, on s’étonne. Il a pour sa part publié un communiqué qui « dénonce la confusion de la situation ainsi créée qui pourrait justifier l’escalade de la dérive autoritaire et antidémocratique », et « s’étonne […] de la coïncidence entre ces événements et l’arrivée prochaine de la mission de la CPI au Gabon ».
https://www.youtube.com/watch?v=D4M9fl7TqJw