La commission électorale du Kenya a annoncé vendredi soir la victoire du président sortant face à l’opposant Raila Odinga. L’annonce fait suite à des allégations de fraude par l’opposition et à un long décompte.
Uhuru a obtenu 54,27 % des voix pour un deuxième et dernier mandat de cinq ans et Raila a obtenu 44,74%, a déclaré Wafula Chebukati, président de la commission électoral. Il a également noté que la participation des électeurs était de 78,9%, lors de cette élection qu’il a qualifiée de « crédible, équitable et pacifique ».
Après l’annonce des résultats, le Président réélu a exhorté les Kényans à vivre dans l’unité et a également adressé un message conciliateur à son adversaire en déclarant : « Je m’adresse à vous et vos partisans »
« Nous ne voulons pas de violence. Les hommes politiques viennent et partent, mais vos voisins restent vos voisins. Alors, avançons ensemble ».
To our worthy competitors we are friends, we are not enemies. I extend a hand of friendship and partnership
— President of Kenya (@PresidentKE) 11 août 2017
Mais peu de temps après l’annonce des résultats, des émeutes et des pillages ont été enregistrés à Nairobi, et dans d’autres régions du Kenya où les partisans de l’opposition sont fortement présents. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestations.
Le vote contesté de mardi a provoqué des tensions dans le pays avec plusieurs personnes craignant une répétition de violences qui ont suivi les élections de 2007. Environ 1200 personnes avaient été tuées et 100 000 autres déplacées.
James Orengo, un haut fonctionnaire de l’opposition, a critiqué le processus de décompte des voix, ajoutant que l’opposition ne contestera pas le vote devant les tribunaux.
« Aller au tribunal n’est pas une alternative », a déclaré Orengo. « Nous y sommes allés auparavant sans résultats ». Toutefois, il n’a pas révélé les mesures qui seront prises pour contester.
Odinga et le parti National Super Alliance ont déclaré qu’ils n’accepteraient les résultats que si on leur permettait d’accéder aux serveurs de la commission électorale pour vérifier les données brutes des 41 000 bureaux de vote du pays.
Le Président du National Super Alliance affirme que les résultats ont été piratés, tout en révélant qu’il a obtenu des résultats cachés sur les serveurs de la commission électorale qui indiquent qu’Odinga est le vrai gagnant.
La commission électorale a rejeté les allégations de Raila Odinga selon lesquelles sa base de données a été piratée et que les résultats ont été manipulés en faveur d’Uhuru Kenyatta, 55 ans, le fils du premier président du Kenya.
Plus tôt cette semaine la commission électorale avait signalé une tentative de piratage, notant que son système n’avait pas été compromis.