Une loi a été votée en Tunisie, mercredi 26 Juillet, pour renforcer la protection des droits des femmes victimes de violences et abolir de nombreuses dispositions rétrogrades.
C’est un grand pas pour les femmes tunisiennes et pour la lutte pour la valorisation des droits des femmes. En effet, le parlement tunisien a adopté le 26 Juillet, une loi pour en finir avec les violences faites aux femmes.
Le contenu de la loi
La loi a été adoptée à l’unanimité des 146 députés présents (sur 217 élus), et entrera en vigueur six mois après sa publication au Journal officiel. Cette loi vise à « en finir avec toutes les formes de violences contre la femme », physiques, morales, sexuelles. Elle abolit par ailleurs la possibilité pour un violeur d’épouser sa victime mineure.
Concrètement, cette loi permet aux femmes de demander au tribunal une ordonnance de protection contre leurs agresseurs sans avoir recours à une plainte au pénal ou une requête en divorce s’il s’agit de leur mari. Ces mesures peuvent, entre autres, exiger que l’auteur présumé de violences quitte le domicile ou qu’il se tienne à distance de la victime et de leurs enfants, ou encore lui interdire de commettre de nouvelles violences, d’émettre des menaces, d’endommager les biens de la victime ou de la contacter.
Le texte prévoit par ailleurs, une assistance juridique et psychologique aux victimes et instaure des programmes spécifiques pour inculquer le respect de l’égalité des genres dans l’enseignement. A cela, s’ajoutent des dispositions contre le harcèlement dans l’espace public et la discrimination économique.
La fin d’une disposition inhumaine
Il modifie également le très controversé article 227 bis du Code pénal, supprimant la disposition qui prévoit l’abandon des poursuites contre l’auteur d’un acte sexuel « sans violences » avec une mineure de moins de 15 ans s’il se marie avec sa victime.
La Tunisie qui compte 47% de femmes victimes de violences familiales est un pionnier en matière de droit des femmes dans le monde arabe.
