TOGO: l’opération ville morte lancée par l’opposition, largement respectée
Il y a quelques semaines, des manifestations à Lomé, la capitale du Togo ont fait plusieurs morts. Suite à cela, l’opposition togolaise a demandé aux populations d’honorer une journée ville morte en hommage aux victimes de ces heurts.
Un hommage aux victimes du 19 Août
Suite au mot d’ordre lancé par l’opposition togolaise pour rendre hommage aux victimes des manifestations du 19 août dernier, les rues de la ville de Lomé étaient quasiment vides. Le mot d’ordre a été relayé sur plusieurs réseaux sociaux par les Loméens. La consigne a été donnée par le CAP 2015 (Combat pour l’Alternance Politique), un regroupement de onze partis et du PNP (Parti National Panafricain). Ces partis sont les opposants au régime du président Faure Gnassingbé, successeur dans une lignée familiale à la tête du Togo depuis cinquante ans. C’est aussi pour cela que Eric Dupuy, responsable à la communication du CAP 2015 a déclaré que le peuple togolais en a marre.
Par ailleurs, le CAP 2015 a appelé tous les partisans à une marche à Lomé les 30 et 31 Août et ce pour réclamer des réformes politiques. Aussi, l’opposition réclame-t-elle la libération des personnes arrêtées lors des manifestations, ainsi qu’une « enquête indépendante pour situer les responsabilités et traduire en justice les auteurs et les commanditaires des violences ».
Deux morts et soixante six arrestations
Lesdites manifestations ont fait deux morts et 66 personnes arrêtées dans la ville de Sokodé à 300km au nord de Lomé. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de la mort des deux manifestants.
Le président Faure Gnassingbé est depuis 2005 au pouvoir avec deux réélections en 2010 et en 2015 lors de scrutins très contestés. Rappelons qu’il se fait aider par l’armée. Son prédécesseur n’est autre que son père, Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé le Togo d’une main de fer pendant trente-huit ans.
Depuis maintenant dix ans, l’opposition togolaise réclame qu’il soit inclue dans la Constitution une limitation des mandats présidentiels à 10 ans. Aussi, exige-t-elle un mode de scrutin à deux tours, une recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale.
