La décision a été prise le vendredi, 10 juin, par le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales, Payadowa BOUKPESSI. Le Togo interdit ainsi « l’implantation anarchique des lieux de culte » sur tout le territoire. L’objectif, lutter contre les nuisances sonores générées par ceux-ci.
Les autorités togolaise ont décidé de s’attaquer aux nuisances sonores dues à l’implantation florissante des lieux de culte sur le territoire. La décision prise le 10 juin dernier, vise à lutter contre les nuisances sonores dont une partie de la population s’en insurge.
Même si de nombreux fidèles se plaignent d’une décision sans concertation, les autorités au pays entendent bien poursuivre la mesure.
Dans la matinée du dimanche 12 juin, un correspondant de RFI a fait le constat sur les différentes appréhensions de la mesure dans les lieux de cultes. Selon Peter Sassou Dogbe, le correspondant, certains responsables d’église trouvent qu’il y a la possibilité de mieux faire les choses sans interdiction.
« Si nous savons que nous sommes tous citoyens du même pays, et que nous devons nous encourager et être dans la solidarité, je crois qu’on ne doit pas envisager la fermeture d’une église pour cause de nuisance sonore« , soutient le pasteur Jacques Azéglo, du ministère de Vivre par la parole au Togo.
D’autres, comme le Pasteur Barthelemy Adjamagbo, regrettent plutôt que cette décision ait été prise sans concertation. « Nous sommes là sans préavis, on lance des décisions comme ça que nous lisons sur les réseaux sociaux… Mais nous avons aussi pris acte. »
Certains citoyens pensent, d’autre part, que les églises ne devraient pas être les seules cibles de cette mesure restrictive. Selon eux, les espaces de divertissement, notamment les bars, produisent autant de nuisances sonores que les lieux de culte.
« On se demande si vraiment les églises font du bruit. Je n’ai pas apprécié cette décision favorablement« , explique un fidèle. « La décision concerne uniquement les lieux de culte. À côté de nos maisons, il y a des bars. Si la décision de l’État peut concerner tous ces lieux-là, ça nous fera plaisir« , estime un autre citoyen.