Depuis lundi dernier, les députés de l’Assemblée nationale tchadienne sont passé à l’étape supérieure dans l’adoption du code pénal qui prévoit l’abrogation de la peine de mort et interdit les mariages précoces.
Le nouveau code adopté par 111 voix pour et une contre pour quatre abstentions, abroge le code de 1967.
Avec l’adoption du nouveau code, le pays veut partir en guerre contre l’un des fléaux qui gangrène le pays à savoir le mariage précoce, en relevant l’âge légal du mariage des filles de 16 à 18 ans. La peine de mort est abrogée sauf pour les cas de terrorisme.
Pour ce qui est de l’homosexualité, il passe du statut de crime en un simple délit qui peut être traité en audience correctionnelle et de simple police. Beaucoup de députés ont insisté pour que cette pratique reste dans le domaine du crime. Mais, au final, le fait est désormais un simple délit. Quelques partenaires ont mené des plaidoyers auprès des élus du peuple mais ces derniers sont restés fermes considérant l’homosexualité à une dépravation des mœurs. Notons que le Tchad depuis son indépendance utilise un code pénal et le code de procédures pénales calquées sur la France, l’ancienne puissance colonisatrice.
Selon les données chiffrées, 28% des femmes de 15 à 49 ans ont été mariées avant l’âge de 15 ans et 69% des femmes de 20 à 49 ans ont été mariées avant l’âge de 18 ans.
L’on se rappelle qu’ en 2015, le président Idriss Itno avait promulgué une loi qui punit d’un emprisonnement de 5 à 10 ans et d’une amende de 500.000 à cinq millions de FCFA (750 à 7.500 euros) toute personne qui contraint une personne mineure au mariage.
Idriss Itno s’était engagé à bannir le mariage des mineurs d’ici 2020, avec le soutien du Fond des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
Cependant, le nouveau code pénal sanctionne toujours l’homosexualité qui n’est plus considérée comme un crime mais comme un délit, passible d’une amende ou d’une peine de prison avec sursis.
Yao Junior L
