Tchad: une nouvelle rébellion créée dans le nord pour chasser Idriss Deby du pouvoir
Une nouvelle rébellion baptisée « Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad », opposée au régime du président Idriss Déby Itno, vient de voir le jour au Tchad.
« Réunis en assemblée générale constitutive depuis le 02 avril 2016, des dignes fils du Tchad ont fondé ce jour (vendredi) à Tanoua, un mouvement politico-militaire dénommé Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad » explique le document.
Le FACT « a pour objectif la réalisation des aspirations fondamentales du Peuple tchadien (…) la concrétisation de l’alternance politique », toujours selon le communiqué.
Cette rébellion est une branche dissidente de l’ex-Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), mouvement fondé par l’un des plus influents chefs rebelles, le général Mahamat Nouri.
Joint au téléphone par l’AFP, le chef du FACT, Mahamat Mahdi-Ali, a affirmé se trouver à Tanoua, dans l’extrême-nord du Tchad, à la frontière avec la Libye, où il dit avoir « fondé une base » forte de 1.500 hommes aujourd’hui.
« Nous avons pour ambition de faire partir Idriss Déby, et nous allons user de tous les moyens légitimes (…) cela peut aller jusqu’au conflit armé si nous n’avons pas d’autre choix que la violence, car jusque-là le processus électoral n’a aucun caractère transparent ni juste », a poursuivi M. Mahdi-Ali, ancien secrétaire général de l’UFDD, affirmant que le FACT était « bien équipé, bien armé ».
Des « affrontements » ont par ailleurs opposé la semaine dernière les hommes de Mahamat Mahdi-Ali à ceux du général Mahamat Nouri dans le sud libyen – base arrière historique des rébellions tchadiennes avec le Soudan – faisant « une vingtaine de morts de part et d’autre », selon le chef du FACT.
Ce bilan a été confirmé de source sécuritaire tchadienne, qui parle de « querelles de clans » entre les chefs des groupes armés.
« Nous avions des divergences politiques. Mahamat Nouri voudrait appliquer les anciens principes de guérilla qui consistent à remplacer Idriss Déby à la tête du pays alors que nous n’avons pas l’ambition de prendre le pouvoir », a déclaré Mahdi-Ali.
En février 2008, l’UFDD, réunie avec d’autres rébellions au sein de l’Alliance nationale (AN) dirigée par Mahamat Nouri, avait mené une offensive sur N’Djamena et avait été tout près de renverser le régime du président Déby, retranché dans son palais.