La France officielle a fini par réagir à la mort brutale du président Idriss Déby. Paris pleure un homme d’État qualifié de courageux. Mais par un communiqué ambigu entérine le coup de force dynastique de l’armée tchadienne.
Dans un communiqué mis en ligne par le service de presse de l’Élysée, les plus hautes autorités françaises sont intervenues sur le décès de l’ex-président tchadien Idriss Déby. « La France perd un ami courageux », écrit l’Élysée ce mardi 20 avril 2021.
La France affirme aussi qu’elle « se tient aux côtés du peuple tchadien dans cette épreuve ». Car selon Paris, le Tchad vient de perdre un « grand soldat » et un président qui a « œuvré sans relâche » pour la sécurité de son pays.
La France suit aussi de près le changement politique qui a eu lieu, avec la prise de pouvoir du fils de Idriss Déby. Paris « prend acte de l’annonce (…) de la mise en place d’un conseil militaire de transition », précise le communiqué de l’Élysée. Mais par cette déclaration, la France qui ne condamne pas le coup de force de l’armée tchadienne valide la prise de pouvoir de Déby fils.
La Constitution tchadienne a, en effet, été violée en son article 81, qui stipule que le président de l’assemblée nationale ou son premier vice-président succède au président en cas d’empêchement. De plus, la nouvelle junte militaire s’est installée dans une illégalité sans nom, par la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement.