Quelques heures après avoir annoncé la mort du Maréchal Idriss Déby, les militaires tchadiens ont pris le pouvoir et annoncé une transition. Le chef de cette transition n’est autre que Mahamat Déby, l’un des fils du défunt président.
En pleine crise face à la rébellion du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad, le fils de Idriss Déby vient de prendre la tête d’un Conseil Militaire de Transition. Inédit ! Et dans une situation aussi délétère que volatile que celle que vit le Tchad, cette succession fait jaser.
Le général quatre étoiles, Mahamat Deby à 37 ans. Commandant de la garde présidentielle, il a été chargé de diriger le conseil militaire qui remplace le défunt président. « Le Conseil s’est aussitôt réuni et a promulgué la charte de transition », a précisé le général Agouna, nommé porte-parole du Conseil Militaire de Transition.
Du fait de l’opacité sur les circonstances réelles de la blessure et de la mort d’Idriss Déby, des spéculations naissent et parlent d’une prise de pouvoir à la Joseph Désiré Kabila. En 2001, Joseph Désiré Kabila avait succédé à son père Laurent Désiré Kabila, tué dans des circonstances encore non élucidées.
Du nouvel homme fort du Tchad, on sait qu’il a fait ses classes militaires au Tchad au Groupement des écoles militaires interarmées. Ensuite, il va en France au Lycée militaire d’Aix-en-Provence. Il est intégré à la Direction générale de service de sécurité des institutions de l’État, à son retour.
Lorsque la rébellion attaque en 2009, il est aux premières loges de la bataille qui tourne à l’avantage du pouvoir. Son père va alors lui confier le commandement de l’escadron blindé et des gardes du corps de la Dgssie en 2010. Il prend la tête de la garde présidentielle, en 2012.
Un an plus tard, Mahamat Idriss Déby s’en va au Mali où il est nommé au poste de commandant en second des Forces armées tchadiennes en intervention au Mali (Fatim). C’était un élément important du dispositif sécuritaire du défunt président. Il prend le pouvoir dans des conditions bien curieuses.
La Constitution tchadienne a , en effet, été violée en son article 81, qui stipule que le président de l’assemblée nationale ou son premier vice-président succède au président en cas d’empêchement.