Mis sous pression par les manifestants Tchadiens et par le Président de l’Union Africaine Félix Tshisékédi, le nouveau locataire illégitime du palais présidentiel tchadien tente d’endormir tout le monde. Dans un discours à la nation, le Général Mahamat Idriss Déby a fait de nombreuses professions de foi, annonçant « un Conseil National de Transition ».
A part feu Amadou Toumani Touré au Mali en 1991, presque tous les militaires africains qui ont pris le pouvoir par des voues anticonstitutionnelles, ont eu la même et unique trajectoire. Professer qu’ils ne sont guère intéressés par le pouvoir pour finalement s’y agripper au prix du sang de leurs compatriotes.
Aujourd’hui à Ndjamena, comme son père qui était venu installer la démocratie en 1990 et qui est finalement mort au pouvoir, Mahamat Idriss Déby a fait croire aux Tchadiens qui le contestent qu’il ne veut que sauver son pays du chaos et de l’anarchie. C’est la quintessence de son discours du 27 avril, au moment où ses hommes répriment les manifestants.
« Le Conseil militaire de transition obéit au souci cardinal de faire face à l’urgence absolue de devoir défendre notre Patrie contre l’agression qu’elle subissait, de préserver les acquis de paix et de la stabilité et de garantir l’unité et la cohésion nationale […] Le Conseil Militaire de Transition n’a pas d’autre objectif que d’assurer la continuité de l’État, la survie de la nation et l’empêcher de sombrer dans le néant, la violence et l’anarchie », a juré le fils d’Idriss Déby.
Selon lui, « Les membres du CMT sont des soldats qui n’ont d’autre ambition que celle de servir loyalement et avec honneur leur patrie ». C’est pour montrer aussi patte blanche qu’il ajoutera que « Toute autre attitude des membres du CMT sera une atteinte impardonnable à la mémoire du Maréchal et à l’engagement face au peuple ».
Mais les Tchadiens ne sont pas dupes. Ils en ont vu des vertes et des pas mûres concernant le respect de la parole donnée des éternels putschistes africains. Et ce n’est pas le discours alambiqué de Mahamat Déby qui va les rasséréner. En effet, restant évasif sur la durée de son magistère anticonstitutionnel, Mahamat Déby annonce un Conseil National de Transition. Dont il serait le garant (?).
« Je serai le garant de ce dialogue qui n’éludera aucun sujet d’intérêt national selon un calendrier précis que le gouvernement sera appelé à dévoiler », déclare Mahamat Déby qui promet un Conseil National de Transition « représentatif de toutes les provinces et de toutes les forces vives de la Nation sera également mis en place, de façon consensuelle et concertée, pour permettre l’accompagnement législatif de l’action gouvernementale et de donner au pays les bases d’une nouvelle Constitution ».