Simone Gbagbo : ‘’L’investiture de M. Ouattara en mai 2011, s’est faite en violation de la Constitution ivoirienne’’
Mme Simone Gbagbo, poursuivie pour ‘’crimes contre l’humanité et crimes de guerre’’ a soutenu, mercredi, devant la Cour d’Assises d’Abidjan que l’investiture de Alassane Ouattara en mai 2011, s’est faite’’ en violation’’ de la Constitution ivoirienne.
Selon l’ex-première Dame ivoirienne qui comparaissait au deuxième jour de son procès aux assises, la Chambre d’Accusation a fait du ‘’dilatoire éhonté et inacceptable’’, car, estime-t-elle, au moment des faits, ‘’il n’a existé en Côte d’Ivoire deux gouvernements’’.
‘’Seul Gbagbo était seul Président avec un gouvernent dirigé par le Premier ministre Aké N’gbo. Le gouvernent de Ouattara formé au golf est illégitime et c’est une forfaitaire mais c’est ce qui s’est passé. C’est la communauté internationale qui l’a installé au pouvoir’’, a expliqué Mme Gbagbo ‘’étonnée que je sois poursuivie alors que j’ai respecté la décision du Conseil constitutionnel’’.
Selon elle, ‘’l’investiture de Ouattara le 21 mai 2011 s’est faite en violation de la Constitution ivoirienne, en complicités avec la France et l’Onu. C’est parce que la prestation de serment par écrit le 3 décembre 2010 n’était pas valable, c’est pourquoi il (ndlr : Ouattara) a encore prêté serment en mai 2011’’.
‘’Sur quel texte de loi, la Chambre d’accusation s’est appuyé pour reconnaître Ouattara comme président de la Côté d’Ivoire ?’’, a interrogé Simone Gbagbo qui a qualifié ‘’d’intoxication’’ les propos du chef de l’Etat ivoirien sur l’existence des prisonniers politiques.
‘’Je suis détenue tout comme Laurent Gbagbo et tous les autres, suite à la crise postélectorale. Le Procureur de la république reconnaît que Ouattara n’était pas président de la République au moment des faits. Et lui-même, il a dit qu’il a commencé son pouvoir en mai 2011. Tous les actes qu’il a posés avant cette date étaient illégitimes et
illégaux’’, a assené Mme Gbagbo.
Par ailleurs, elle a trouvé mal fondé l’Arrêt de l’Accusation selon lequel la crise postélectorale est née de ‘’la volonté de Laurent Gbagbo de tout mettre en œuvre pour empêcher le gouvernement de M.Ouattara’’.
‘’M. Ouattara n’avait pas de gouvernement avant mai 2011. Pour moi, la crise est liée au refus de Ouattara, aidé par les Français de respecter le choix du peuple ivoirien et la décision du Conseil constitutionnel’’, a dit Simone Gbagbo.
Elle a expliqué à la barre que ‘’les troupes rebelles’’ de Guillaume Soro, ‘’tuant , pillant depuis le Nord, les cadres et proches de Laurent Gbagbo sur leur chemin sont arrivées à Abidjan avec la complicité et une ingérence des autorités françaises’’.
Mme Gbagbo en veut pour preuve ‘’la lettre de Sarkozy envoyée une lettre au président de la Commission électorale indépendante, Youssouf Bakayoko’’ pour lui intimer l’ordre de ‘’proclamer les résultats’’.
Le soutien de la France ‘’s’est manifesté par le bombardement de l’armée française, pendant 11 jours de la résidence présidentielle (…), le candidat Ouattara a usé de violence, en faisant décréter des embargos, mêmes sur les médicaments,… En tout état de cause tout cela était prémédité’’, a-t-elle indiqué, citant des propos de Nicolas
Sarkozy publié dans un ouvrage.
Mme Simone Gbagbo comparaît pour « crimes contre l’humanité », « crimes contre les prisonniers de guerre » et « crimes contre les populations civiles », commis lors de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Source : apanews