A l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, les étudiants sont inconsolables suite au décès d’un des leurs du nom de Fallou Sène. L’étudiant en 2e année a passé l’arme à gauche après avoir reçu une balle dans les heurts avec les forces de l’ordre, survenus dans la matinée du mardi au sein du campus.
Cette énième mort dans des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre émeut au plus haut degré les étudiants de cette université, qui a toujours été citée comme référence en matière d’excellence et de discipline. La raison ? 150 francs !
La note d’avertissement du Recteur
Tout a commencé lorsque les bourses ayant accusé un retard, les étudiants ont décidé de faire des journées sans ticket (JST) afin de se restaurer au sein du campus sans payer. La rédaction d’Afrikmag a eu la note du recteur de l’UGB qui date du 26 avril 2018. Dans celle-ci, le Pr Baydallaye Kane informe que depuis 96 heures, les journées sans ticket qu’ont instauré les étudiants « ne seront plus tolérées » parce qu’ayant « un impact très négatif sur la trésorerie du CROUS » (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires).
Une note qui n’a pas freiné l’entrain des étudiants, qui n’avaient toujours pas leurs bourses et donc se sont entendus de ne pas présenter le ticket de 150 francs CFA. Pour les dissuader de se servir à leur guise, les forces de l’ordre ont été dépêchées. Un violent affrontement s’en est suivi, faisant mort d’homme.
La colère estudiantine élargit ses tentacules
Dépités par ce troisième étudiant qui décède au Sénégal à cause du retard de paiement de la bourse, les étudiants de Saint-Louis se sont rués vers le CROUS pour l’incendier, avant de saccager le rectorat.
Pis, la maison du ministre de l’Enseignement Supérieur a été saccagée, et un bus incendié. Les affrontements ont fait une vingtaine de blessés côté civile et forces de l’ordre.
https://youtu.be/9DpPhlYvr1A
Loin de se terminer, les étudiants de l’université de Dakar se sont vite envenimés, si bien qu’ils sont sortis de leurs gonds. Ils se sont affrontés avec les forces de l’ordre, brûlé un véhicule de police avant de saccager le restaurant privé en face de l’université.
A la radio nationale, le ministre de l’Intérieur n’a pas caressé les étudiants dans le sens des poils. « Les forces de l’ordre n’entrent pas dans le campus pour mâter les étudiants mais pour protéger d’autres acteurs dans le campus social. »
Par ailleurs, sur twitter, le président Macky Sall a présenté ses condoléances à la famille éplorée, avant d’informer de son instruction du gouvernement pour qu’une information judiciaire soit ouverte. Désappointés, les internautes l’ont lynché avec des propos allant de la discourtoisie à l’insulte.
Parti à la pointe des pieds, il laisse une femme et un enfant
L’étudiant décédé s’appelait Mouhamadou Fallou Sène, et venait de souffler sa 25e bougie la veille. Marié et père d’un enfant, les sources d’Afrikmag informent qu’il était de Diourbel, à Keur Serigne Mbaye Sarr, mais que sa famille réside à Patar.
Il aura fait des kilomètres pour se retrouver à la morgue de l’hôpital régional de Saint-Louis. La dépouille a finalement été transférée à Dakar pour les besoins de l’autopsie.