Sénégal: Place des femmes africaines dans les médias, le FACT corrige le tir
Le Meeting des Femmes Africaines en Communication et Télévision (FACT) a ouvert ses portes ce jeudi à Dakar. Cette rencontre, qui se veut être un terrain d’échange fécond en Afrique pour la revalorisation des femmes dans les médias mais pas que, offre une panoplie d’opportunités aux acteurs des médias.
Cette première édition a retenu comme thème « promouvoir l’égalité des genres et contribuer au renforcement de l’autonomisation des femmes et des filles par la communication et la télévision ».
Au menu du FACT, des conférences, des débats mais aussi un partage d’expérience des acteurs de l’audiovisuel chevronnés.
Pour la présidente du FACT, Marième Selly Kane, journaliste à la télévision nationale, qui s’est confiée à Afrikmag, cette initiative est née d’un besoin de valorisation de l’image des femmes dans les médias.
« On se targue à vouloir mettre des femmes belles et jolies qui n’ont pas forcément le bagage intellectuel nécessaire alors que derrière, il y a des productrices, des réalisatrices, des cadreurs qui sont très performantes mais qu’on ne valorise pas ».
Un concours de Vlog, une touche de fraîcheur au FACT
Le FACT prend aussi en compte le digital. Pour ce faire, un concours a été organisé pour récompenser les meilleures blogueurs sur le genre pour mettre en exergue des contenus pour les femmes à travers des vidéos.
Trois lauréats ont été choisis par un jury et vont recevoir des bourses d’aide au développement à hauteur d’1 000 000 fcfa pour le 1er prix; 500 000 fcfa pour le 2nd prix et 250 000 fcfa pour le 3e prix.
A travers ce concours, Marième Selly Kane encourage les producteurs de contenus digitaux. « Quand le matériel électronique est arrivé, ce sont les hommes qui s’en sont accaparés. Aujourd’hui, avec son petit téléphone portable ou sa tablette, les femmes peuvent reprendre la parole et parler pour elles et dire des choses qui les intéressent »
« Le regard des femmes compte »
La première journée de la rencontre a vu défiler sur le podium Minielle Baro, chargée de communication au sein des Nations Unies. Avec plus de vingt ans d’expérience dans les médias, elle a livré la recette de la réussite dans ce métier sujet à beaucoup de tentations politiques. « Le plus dangereux pour un journaliste, c’est la proximité avec les gens du pouvoir. Le coût est élevé et on le paie durement, mais c’est la recette contre la pression politique ».
Dans son discours, elle a mis sur la table les données sur la représentativité de la femme dans les postes de responsabilité au sein des médias. Des chiffres alarmants résultant d’une enquête de l’ONU, estiment à 27 % le nombre de femmes dans des postes de décisions dans 56 pays.