Ce vendredi 5 mars est une nouvelle journée de troubles à Dakar. La capitale sénégalaise a été le théâtre de scènes de guérilla urbaine opposant les forces de l’ordre à des centaines de jeunes. Ces derniers ont gagné les rues depuis l’arrestation, il y a deux jours, de l’opposant Ousmane Sonko, dont la garde à vue a été prolongée.
Ousmane Sonko, chef de l’un des principaux partis d’opposition sénégalais, a tout d’abord été interpellé mercredi alors qu’il se rendait au tribunal de Dakar pour être jugé dans une affaire d’accusation de viols.
Depuis arrestation de l’opposant, les pires troubles ont été enregistrés au Sénégal depuis des années. Les manifestations ont fait au moins un mort, jeudi, dans le sud du pays, tandis que plusieurs autres décès ont été rapportés sans être confirmés formellement.
Des affrontements entre plusieurs jeunes et des membres des forces de police, divers saccages et pillages de magasins ont également eu lieu dans la capitale ainsi que dans différentes villes du pays. Quatorze supermarchés Auchan de Dakar ont ainsi été « attaqués », dont dix « pillés », a rapporté la direction du groupe vendredi.
Malgré les violences qui secouent le Sénégal, l’opposant Ousmane Sonko a été de nouveau placé en garde à vue vendredi 5 mars. Il a été arrêté pour trouble à l’ordre public, alors qu’il se rendait en cortège au tribunal où il était convoqué.
L’opposant est visé par au moins deux procédures. Il a été présenté à un juge, vendredi, dans celle concernant des faits de viol présumés. Il en est ressorti sans être inculpé, mais avec un nouveau rendez-vous lundi, ont expliqué ses avocats. Il a ensuite été replacé en garde à vue, cette fois dans le cadre d’une procédure pour trouble à l’ordre public.
Le gouvernement sénégalais a prévenu qu’il prendrait « toutes les dispositions nécessaires au maintien de l’ordre public ». Un important dispositif de police a été instauré autour du palais de justice, dans le quartier du Plateau, centre névralgique du pouvoir. A quelques centaines de mètres, les abords de la présidence ont été bouclés par des barrières derrière lesquelles ont été positionnés des blindés.