Malgré une relative accalmie constatée, samedi 6 mars, dans la capitale, la tension n’est pas retombée au Sénégal : un nouveau collectif, baptisé « Mouvement de défense de la démocratie » (M2D), composé de formations politiques d’opposition (dont le Pastef d’Ousmane Sonko) et d’organisations de la société civile (comme le mouvement Y’en A Marre) a appelé à de nouvelles manifestations, pendant trois jours à partir du lundi 8 mars.
Le collectif Mouvement de défense de la démocratie (M2D), comprenant le parti de l’opposant arrêté, des partis d’opposition et des organisations contestataires de la société civile a appelé « à descendre massivement dans les rues » à partir de lundi.
Le même jour, Ousmane Sonko, dont l’arrestation a mis le feu aux poudres mercredi, doit être présenté à un juge. La décision du magistrat de le relâcher ou de l’écrouer s’annonce lourde de conséquences.
Le collectif réclame « la libération immédiate de tous les prisonniers politiques illégalement et arbitrairement détenus », le rétablissement du signal suspendu de deux chaînes de télévision accusées d’avoir diffusé « en boucle » des images des troubles, et une enquête sur ce qu’il appelle un « complot » du pouvoir.
Le collectif, donnant lecture d’un communiqué dans les locaux du parti d’Ousmane Sonko, s’en est durement pris au président Macky Sall, qualifié d' »apprenti dictateur ». Il a perdu « l’autorité morale » pour rester président, a dit un des leaders du mouvement, Cheikh Tidiane Dieye. Il s’en est tenu à ces mots quand la presse lui a demandé si le collectif appelait les Sénégalais à réclamer la démission de Macky Sall, président depuis 2012.
La Cédéao condamne les violences et appelle au calme
« La Commission de la Cédéao suit avec attention l’évolution de la situation au Sénégal et condamne les violences survenues dans plusieurs villes du pays qui ont entraîné des morts, des blessés et des destructions de biens », écrit-elle samedi dans un communiqué.
L’organisation « appelle toutes les parties à la retenue et au calme » et « invite les autorités à prendre les mesures nécessaires pour apaiser les tensions et garantir les libertés de manifester pacifiquement, conformément aux lois en vigueur », ajoute-t-elle.
Vendredi soir, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’est dit « très préoccupé » et a appelé « à éviter une escalade ».
Pour rappel, Ousmane Sonko a été arrêté officiellement pour trouble à l’ordre public, alors qu’il se rendait en cortège au tribunal où il était convoqué pour répondre à des accusations de viol portées contre lui par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos.