Les disciples de la Mouridiya, puissante confrérie soufie du Sénégal ont inauguré le vendredi 27 septembre 2019, la « plus grande mosquée de l’Afrique de l’ouest », selon les moudines, après quinze ans de travaux et d’attente.
Cinq minarets flambant neufs piquent le ciel de Dakar, soit deux de moins seulement que la mosquée sacrée de La Mecque. Culminant à 80 mètres au pinacle pour le plus haut, la mosquée géante édifiée sur 10 000 m2 pourra accueillir jusqu’à 30 000 personnes.
Les rues du quartier populaire de Colobane, au cœur de la capitale, ont été parfumées d’encens avant la venue du calife général, le guide spirituel des mourides, attendu par des milliers de fidèles pour inaugurer l’édifice.
Si la capitale sénégalaise compte d’innombrables mosquées, Massalikoul Djinane, par sa monumentalité – elle toise de treize mètres la grande mosquée de Dakar construite par le roi du Maroc Hassan II –, a un goût de revanche pour les mourides. « C’est une étape de plus dans l’esprit de conquête et de construction de cette confrérie, avance M. Sambe. Le fait qu’elle se trouve à Dakar, capitale de l’empire colonial, imprime sa marque au centre du pouvoir politique. »
Durant quinze ans – dont quatre de retard –, les travaux ont rassemblé plus de 800 ouvriers, sénégalais en majorité, des artisans marocains et des consultants chinois, français et espagnols. Les coffrages des minarets ont été réalisés par des Suisses, qui, pourtant, ont l’interdiction d’en ériger chez eux depuis 2010. Plus qu’une mosquée, ce complexe religieux inclura aussi un institut d’études islamiques et une luxueuse résidence pouvant accueillir cent invités du calife. En tout, le projet devrait coûter 20 milliards de francs CFA (30,5 millions d’euros), financés exclusivement par la communauté mouride au Sénégal et dans la diaspora.