Pour en venir à bout à la crise scolaire, l’Etat a donné un ultimatum aux enseignants. Pendant que des pourparlers ont été entamés, et certains syndicats grévistes calmés, une nouvelle donne vient tout chambouler. En effet, l’Etat a exercé une ponction sur les salaires des enseignants grévistes.
«En tout cas, les enseignants sont avertis. En guise de cadeau de fête du travail du 1 mai, l’Etat du Sénégal a ponctionné nos salaires à hauteur du tiers, de 95 mille à 150 mille francs Cfa. Il faut que nous sachions que le gouvernement ne nous prend pas au sérieux», se désole Papa Mbadou Sow, enseignant au lycée Samba Dione, qui s’exprimait dans les colonnes du journal Les Echos.
Cette réaction prend effet après une annonce du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan qui informait que les salaires du mois d’avril seront anticipés pour la fête du 1 mai.
Selon la même source, un travailleur de la Direction de la solde confirme les ponctions, mais renseigne qu’elles ont été faites par le ministère de l’Education nationale.
«Tant que les enseignants seront en grève, il y aura des ponctions», pesiste-il.
Les syndicats ne flétrissent pas
Les syndicats d’enseignants sont plus que jamais décidés à poursuivre leur grève. Le secrétaire général du Saems, un des syndicats du G6, Saourou Sène, juge que cette sortie de l’Etat est « inacceptable ».
Il soutient que «la meilleure solution serait de convoquer les syndicats pour résoudre la crise». «Mais au lieu de cela, ils ont opté pour l’humiliation en faisant des ponctions sur les salaires et ils vont aller vers des réquisitions». Autre son de cloche pour Gougna Niang, membre du G6, qui manifeste son engagement à aller jusqu’au bout de sa grève.
«Le gouvernement doit faire des propositions à la mesure des attentes des enseignants au lieu de faire dans la menace. Nous sommes prêts à tout, le gouvernement a expérimenté toutes sortes d’actions : les ponctions sur les salaires, les réquisitions ; il ne reste que la radiation»