Le tribunal de grande instance de Thiès a condamné à perpétuité les nommés Badou Faye, Ibrahima Sarr, Mamadou Dame Touré et Moustapha Thiam. Ces marchands ambulants sont accusés d’association de malfaiteurs, de vol en réunion avec usage d’arme et violences ayant entraîné la mort. Le fait insolite est qu’à la fin du délibéré, les parents des accusés se sont mis à insulter le juge et ses assesseurs.
Retour sur les faits
A. Badou Faye et sa bande, il est reproché d’avoir volé le téléphone portable de Mamadou Doki Diouf, le 21 janvier 2015, en faisant usage d’une arme. Ce qui a entraîné la mort de la victime. Cette nuit-là, les hommes du commissariat urbain de Tivaouane ont été informés que la foule était en train de déverser sa bile sur un groupe d’agresseurs, qui aurait poignardé un individu. La victime est décédée plus tard, sur le chemin de l’hôpital.
Par la suite, le Dr Aïssatou Barry a établi un certificat médical faisant état des raisons ayant entrainé la mort. Elle a ainsi révélé que la victime est décédée des suites d’une hémorragie massive après un traumatisme thoracique.
Les accusés adoptent la même réponse
Le premier accusé, Moustapha Thiam, soutient à la barre que lors de son audition, il était ivre et que les policiers avaient promis de le libérer s’il reconnaissait les faits. Il informe alors que lui et ses acolytes étaient en partance pour Ndiassane, quittant Thiès. A Tivaouane, ils se seraient arrêtés pour boire de l’alcool dans une maison en construction, avant d’aller dans une boutique pour acheter une cigarette. Dehors, il affirme avoir vu ses compagnons se battre avec la victime. Une déclaration confirmée par Badou Faye, qui réfute cependant l’accusation selon laquelle il serait celui qui a agressé Mamadou Doki Diouf.
Ils ont tous convenu que c’est à cause de leur état d’ébriété que la foule les a accusés de vol.
Après leurs déclarations, l’avocat général a demandé la perpétuité. La sentence, qui a été prononcée vers 2 heures du matin, a soulevé la colère des parents des accusés, qui se sont mis à insulter le juge et ses assesseurs.