Le Mali vient de faire un pas de titan en matière de santé. En effet, le pays vient de réussir sa première opération à cœur ouvert sur une fillette de 6 ans. Jusqu’ici, les patients, qui devaient bénéficier de cette opération, étaient évacués à l’étranger.
Grâce à l’association La chaîne de l’espoir, le pays a inauguré le premier bloc opératoire de chirurgie cardio-vasculaire. C’est en Juillet 2018 que le projet avait été mis sur pied à Bamako. Ainsi, l’installation a été construite, et le matériel mis à disponibilité. Le tout a coûté dans les 2 millions d’euros, soit plus d’1,2 milliard de Francs CFA.
Ce 10 septembre, la première opération a cœur ouvert a été réalisée sur une fille de 6 ans, du nom de Fanta. Atteinte d’une malformation du cœur, l’intervention a duré trois tours d’horloge. Pour y arriver, une équipe de huit personnes a été mobilisée dont un chirurgien français et deux maliens.
Selon le professeur Olivier Baron, du Centre hospitalier de Nantes, “deux enfants hier et deux enfants aujourd’hui” ont été opérés du cœur. “La première opération à cœur ouvert est effectivement [ce qui a de] plus symbolique, mais ce qui est très réjouissant, c’est que la deuxième a été faite par nos collègues maliens, le docteur Brehim Coulibaly assisté du docteur Ibrahima Diarra, avec une instrumentiste malienne. Et c’était ça l’enjeu, de montrer que la structure qui a été montée, on l’a fait fonctionner. »
D’ici la fin de l’année, le Mali espère opérer plus de 50 enfants car il y a plusieurs chérubins qui attendent. Au total, ils sont plus de 2500 qui sont atteints d’une malformation du cœur.
« Le professeur Diarra […] travaille avec des associations humanitaires pour les faire venir au compte-gouttes en métropole, mais c’est une goutte d’eau par rapport aux besoins, renchérit Oliver Baron. Il n’y a pas de chirurgie cardiaque à Bamako parce que cela coûte cher et cela nécessite un haut niveau de technicité. Donc l’idée lui est rapidement venue de faire un transfert de formation et de créer des hôpitaux dans les pays en voie de développement, et d’assurer la formation. Dernièrement, il y a eu Dakar et aujourd’hui, c’est Bamako. »
De son côté, le chirurgien Baba Diarra reste optimiste.
« Il y a une poignée qui est sélectionnée chaque année qui va se faire opérer en Europe, mais malheureusement il y a une bonne partie qui reste sur place et qui n’a pas accès aux soins. Donc l’ouverture de ce centre est une aubaine. Pour les parents, c’est un grand soulagement parce que beaucoup d’entre eux pensaient que leur enfant était condamné. Cela redonne de l’espoir à tous ces parents. »
D’ici 2 à 3 ans, l’association espère former un grand nombre de chirurgiens et d’aides-soignants pour être autonomes.
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