Fini avec la douleur au quotidien. Pour déceler la cause probable d’une douleur, une application CitizenDoc vous oriente.
Les désagréments liés au petit souci de santé au quotidien trouvent enfin leur solution. Plus besoin de faire la queue, attendre son médecin. Non. Et pour cause. Le Dr Arthur André, neurochirurgien à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière (AP-HP), a conçu une application. Cette dernière est capable de fournir un pré-diagnostic et de conseiller la personne sur la marche à suivre.
L’application, CitizenDoc a été lancée en septembre 2015. Elle a été téléchargée plus de 25.000 fois et a donné près de 100.000 avis. Disponible sur l’Apple store et sur Android, elle peut également être essayée en ligne. Fini donc le nez qui coule, le mal de tête, de ventre ou de dos, allergies (…).
L’application gratuite, qui repose sur un algorithme inédit, accompagne l’utilisateur depuis le symptôme jusqu’au traitement. Bien sûr à partir d’une série de questions.
« Bien sûr, il n’est pas question de remplacer les médecins généralistes ou les spécialistes, rassure le Dr André. L’idée est simplement de faire un tri entre les petits maux du quotidien, qui peuvent être traités par les gens eux-mêmes afin d’économiser des consultations inutiles, et les maladies plus graves qui nécessitent une visite médicale. »
Maladies aiguës et courantes
D’après les explications fournies, l’algorithme mis au point par une dizaine de praticiens (parmi lesquels on compte un chirurgien viscéral, un chirurgien orthopédiste, un rhumatologue, un gynécologue, un urgentiste, un ORL ou encore un médecin généraliste) adresse l’utilisateur en consultation.
« Lorsque l’usager rapporte des maux de tête par exemple, l’application lui demande si ceux-ci sont apparus brutalement ou progressivement, illustre Arthur André. S’ils sont apparus soudainement et si d’autres symptômes corroborent, il y a suspicion d’une rupture d’anévrisme et l’application recommande d’aller aux urgences ».
Mais attention, avertit le concepteur de l’application. L’ outil n’a pas vocation à diagnostiquer des maladies complexes telles que la fibromyalgie.
Mis à part le prédiagnostic, CitizenDoc est en mesure de vous donner également des conseils pratiques. Il préconise la prise de certains médicaments disponibles sans ordonnance, tous référencés par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
« Avec ou sans nous, l’utilisateur peut de toute façon prendre ces médicaments puisque ceux-ci sont en libre-service, explique le jeune neurochirurgien. Nous voulons simplement guider ces personnes dans leur pratique de l’automédication en les responsabilisant ».
Une initiative qui pourrait néanmoins faire tiquer certains professionnels de santé. Pourtant, elle est défendue par le Dr André
Certaines peuvent encore se poser des questions sur la confidentialité des données glanées par le logiciel. A ce sujet le Dr André dit : « elles sont anonymes, atteste Arthur André. Nous souhaitons d’ailleurs les analyser car celles-ci montrent des tendances intéressantes ».
« Beaucoup de gens utilisent CitizenDoc pour des problèmes considérés comme honteux, tels que les hémorroïdes ou les infections urinaires », commente le Dr André. Depuis son lancement, l’application fonctionne sans annonce publicitaire.
« Nous nous sommes volontairement tenus à l’écart des grosses industries pharmaceutiques pour éviter les conflits d’intérêts, explique Arthur André précisant de passage que le fonctionnement économique de CitizenDoc repose sur deux modèles: la création de partenariats avec d’autres entreprises en e-santé (comme une pharmacie en ligne) d’une part et le développement de nouvelles applications pour le compte de partenaires institutionnels et industriels »
A ce jour, l’équipe de CitizenDoc s’active déjà à l’élaboration de deux autres applications: l’une vise à aider à la rééducation des patients opérés du dos, l’autre doit expliquer aux femmes la conduite à tenir en cas d’oubli de pilule contraceptive.
Yao Junior L