Santé: Côte d’Ivoire: « 80% des populations se soignent à la médecine traditionnelle »
« 80% de nos populations se soignent à la médecine traditionnelle » a déclaré Dr Linda Kaboré, présidente du Comité d’Organisation de PharmAfrica Expo 2017. En effet, Abidjan abrite depuis ce 12 octobre 2017, la première édition du Salon Africain de la pharmacie, de la médecine et la cosmétique, dénommé (PharmAfrica Expo)
C’est sous la présence effective du Vice-président ivoirien, Daniel Kablan Duncan que s’est tenue la cérémonie d’ouverture. Le numéro deux de l’éxécutif ivoirien était accompagné de membres du gouvernement dont les ministres Raymonde Goudou Koffi, (ministre ivoirien de la santé), et M. Jean Claude Brou (ministre de l’industrie), et plusieurs professionnels du monde pharmaceutique africain.
Prenant la parole à l’ouverture des allocutions, Dr Linda Kaboré, présidente du comité d’organisation (PCO) a déclaré qu’en Côte d’Ivoire 80% des populations se soignent à la médecine traditionnelle.
Le professeur Malan Kla Anglade, président du comité scientifique, l’accès aux médicaments est loin d’être une réalité pour les populations à faibles revenus, et ce, malgré les gros efforts déployés par les gouvernements. Il ajoute que certaines maladies touchant surtout les pays en développement restent toujours sans solution. Le combat à mener est celui de la facilité d’accès aux médicaments, et l’abordabilité.
« la moitié de la population de décès des enfants de moins de 5 ans est en Afrique »
L’intervenant a expliqué que la mise en oeuvre de l’innovation pharmaceutique est confrontée à « un grand fardeau »: le binôme femme – enfants qui restent les cibles les plus touchées. Pour preuve « la moitié des décès des enfants de moins de 5 ans se trouve en Afrique » a-t-il argumenté, en terminant par le fait que les efforts de pays comme l’Inde et le Brésil ont permis à l’Afrique de disposer de médicaments gratuits, ou à moindre coût tels les ARV (anti-rétroviraux, ndlr).
Pr Malan estime toutefois que la production locale de médicament ne suffit pas à elle seule à régler le problème d’accès aux médicaments pour les populations africaines.
Des efforts sont faits par les gouvernants notamment en Côte d’Ivoire, où les soins pour les cancers du col de l’utérus, et du sein sont gratuits, tout comme ceux destinés à soigner hépatites (B et C, ndlr) a rapporté Raymonde Goudou Koffi, ministre ivoirienne de la santé et de l’hygiène publique. Une réalité rendue possible grâce à une franche collaboration entre le laboratoire Roche et l’Etat ivoirien.
« 90% des médicaments consommés sont importés »
Pour M. Daniel Kablan Duncan, la demande en produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques reste fortement croissante en Afrique, d’où la nécessité de lutter contre le coût élevé des médicaments. Pour la Côte d’Ivoire, l’ex premier ministre explique que 90% des médicaments consommés dans le pays sont importés. Il a salué les différents acteurs locaux pour les avancées obtenues, avant de pointer du doigt le phénomène de la dépigmentation dont les femmes de 20 à 40 ans sont les plus touchées.
Une première journée très instructive comme l’a reconnu d’ailleurs Anne Kaboré, étudiante »j’ai beaucoup appris de ce salon, notamment des différents panels. De tels événements nous ouvrent des angles de recherches, en plus de nous fournir des informations intéressantes.
Pharmafrica 2017 a pour thème: « Les nouvelles tendances pharmaceutiques ». Ce salon dédié à la pharmacie, et aux produits dérivés prend fin le 14 octobre prochain.
Hartman N’CHO
Photo: Afrikmag