Rwanda: L’opposante Diane Rwigara et deux membres de sa famille mis aux arrêts
Diane Rwigara, l’opposante rwandaise a été interpellée par la police ainsi que sa mère et sa sœur. Les faits qui leur sont reprochés sont « des infractions contre la sécurité de l’État »
Arrêtée avec deux autres membres de sa famille
Arrêtées ce samedi 23 Septembre 2017, Diane Rwigara, sa mère et sa sœur ont été entendues ce lundi 25 Septembre. Selon les services de police, des preuves crédibles reliant le trio à des infractions contre la sécurité de l’Etat auraient été découvertes.
En effet, les trois femmes avaient été précédemment interpellées avant d’être relâchées après une semaine d’interrogatoire. Elles étaient toutes trois suspectées dans une affaire d’évasion fiscale. Mais pour Diane Rwigara, à ces chefs d’accusation, s’ajoutait la contrefaçon de documents dans le cadre de sa tentative de candidature à la présidentielle. Ainsi donc, à compter du samedi, jour de leur arrestation, la police dispose de cinq jours pour déférer les prévenues au parquet en vue d’une possible inculpation
Diane Rwigara se défend
Peu avant son arrestation, Diane Rwigara dénonçait le caractère politique des problèmes judiciaires auxquels elle fait face. Elle a même ajouté que les services de police lui avaient confisqué ses papiers d’identité, ordinateurs et autres téléphones. « Je suis punie pour m’être levée contre l’oppression et dire ce que je pense« , avait-elle martelé. Concernant ce fait, la candidature de Diane Rwigara avait été rejetée par la Commission électorale pour une question de procédure. Ce rejet avait été vivement critiqué par des groupes de défense des droits de l’Homme ou encore des gouvernements à travers le monde.
La fortune familiale
D’autres raisons évoquées par Aristide Rwigara, le frère de Diane, mettraient en évidence une volonté du pouvoir en place de s’emparer de la fortune héritée de leur père. En effet, Assinapol Rwigara était un important entrepreneur qui s’était enrichi dans l’industrie et l’immobilier. Il était très proche du Front Populaire Rwandais (FPR) qu’il avait financé dans les années 1990.
Diane Rwigara s’était éloignée du FPR en Février 2015 après le décès de son père dans un accident de voiture. C’est dans cette atmosphère que survient de telles accusations, alors que le président Paul Kagamé est accusé de régulièrement bafouer la liberté d’expression et de museler toute opposition.