Suite aux difficultés d’accès aux vaccins anti-Covid constatées par l’OMS pour les pays pauvres, la Russie s’est engagée à livrer les médicaments contre le virus à ces pays, comme le révèle Sergueï Lavrov au cours d’une interview accordée à News International.
Selon Sergueï Lavrov, la Russie se dit prête à fournir de manière transparente des vaccins contre la Covid-19 aux États dans le besoin. Entre temps, l’OMS constate un écart considérable entre le nombre de doses administrées dans les pays riches et celles des pays pauvres.
«La priorité à ce stade est la vaccination de la population. Bien entendu, la question de la distribution équitable des médicaments anti-Covid est très sensible, en particulier pour les pays les plus pauvres. À cet égard, nous sommes prêts à fournir des vaccins russes sûrs et efficaces. Un travaux d’envergure est en cours dans ce sens », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères.
L’homme d’Etat a rappelé que les accords sur la fourniture du vaccin Spoutnik V avaient été conclus avec plus de 50 pays et que sa production avait été lancée dans un certain nombre d’entre eux.
« Nous continuerons à contribuer aux efforts internationaux de lutte contre le Covid-19. Nous continuerons à aider les États affectés tant dans des formats bilatéraux qu’à travers des structures multilatérales », a-t-il déclaré.
La crise sanitaire que connait le monde entier a montré une fois de plus que la plupart des problèmes deviennent tôt ou tard communs.
«Vous ne pouvez les affronter efficacement que grâce aux efforts conjoints. Par conséquent, dès le début, nous avons exhorté nos partenaires à prendre des mesures communes. Il est maintenant particulièrement important que les barrières commerciales, les sanctions illégitimes, les restrictions dans les domaines financier, technologique et de l’information soient suspendues», a-t-il ajouté.
«L’épidémie a détruit le mythe de la supériorité du modèle de développement ultralibéral. De toute évidence, les pays autosuffisants dont les intérêts nationaux sont clairement formulés font preuve d’une résistance au stress beaucoup plus grande. Les pays qui ont pris le chemin de céder leur indépendance, une partie de leur souveraineté nationale à d’autres, sont les perdants», a-t-il dit.
Pour M. Lavrov, Moscou considère l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme la principale plateforme internationale de coordination des efforts dans la lutte contre la pandémie.
«Nous estimons que, dans l’ensemble, l’Organisation s’acquitte de ses fonctions. Nous continuerons de lui apporter un soutien multiforme», a-t-il déclaré.
C’est à la suite d’un point de presse tenu le 22 mars dernier à Génève par le chef de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus qu’on a pu enregistrer cette réaction du ministre. Il [l’écart, ndlr] devient «chaque jour plus grotesque» en termes des vaccins administrés.
«Les pays les plus pauvres se demandent si les pays riches pensent vraiment ce qu’ils disent quand ils parlent de solidarité. La distribution inéquitable des vaccins n’est pas seulement un outrage moral. Elle est également autodestructrice sur le plan économique et épidémiologique», a-t-il insisté.
« Certains pays font la course pour vacciner toute leur population alors que d’autres pays n’ont rien. Cela peut donner une sécurité à court terme, mais c’est un faux sentiment de sécurité », a encore estimé le directeur général.
Il en déduit que plus le Covid circule, plus il y a de variants qui émergent et plus il est probable que les vaccins existants ne soient plus efficaces.
Crédit photo : Paris Match