Cameroun: Des avocats appellent à la libération des leaders anglophones
Malgré la libération, il y a quatre jours, de quelques dizaines de leaders et activistes, défenseurs de la cause de la minorité anglophone qui s’estime marginalisée dans le pays, la tension n’est pas en voie de s’estomper.
Au Cameroun diverses voix continuent de s’élever face à la crise Anglophone. Depuis ces deux derniers jours, des appels ont été lancés pour appeler à l’apaisement et à un retour, en classes des élèves dès lundi. Cependant, l’inquiétude persiste car concernant les personnes interpellées, certaines ont effectivement regagné leur domicile, d’autres demeurent en prison.
Selon les informations ce serait environ une trentaine de personnes qui auraient recouvré la liberté. Cependant, un grand nombre serait encore détenus dans les prisons de Yaoundé.
C’est une situation que dénonce le Collectif d’avocats les ayant défendus.
« Pour ceux qui ont eu accès au décret présidentiel, nous savons que le décret présidentiel ne comporte pas de noms mais nous savons aussi que la décision présidentielle est une décision d’arrêt de poursuites. L’arrêt de poursuites, cela veut dire qu’on arrête tout, pour tout le monde. Au moment de l’exécution, les gens ont pensé qu’il fallait distribuer, qu’il fallait voir qui on allait libérer, par rapport à quel projet. Or, un pardon, c’est un pardon. Quand vous pardonnez à vos enfants, vous ne dites pas : je pardonne à mon premier enfant mais au deuxième je ne lui pardonne pas. Qu’est-ce que vous risquez ? C’est qu’il aille dans la rue et disparaisse. Le risque que nous courons, c’est que ces gens-là se radicalisent. Personne n’a envie qu’ils se radicalisent », a déclaré Maître Charles Tchoungang.
Dans les localités de Bamenda et de Boya, on retient son souffle avec la rentrée scolaire. Quel impact aura finalement cette mesure censée décrisper la crise anglophone ? Est ce que les écoles rouvriront comme l’espèrent les pouvoirs publics ? Rien n’est moins sûr et ce, d’autant que diverses sources signalent un fort déploiement, ces derniers jours, des forces de l’ordre et de sécurité autour des principaux établissements scolaires des deux régions.