La Franc-Maçonnerie, une question tabou ? Oui et non. Oui parce qu’elle continue de susciter dans le public, surtout africain d’énormes conjectures et des fantasmes. Non, parce que de plus en plus, on rencontre et découvre que plusieurs africains y sont sans que le ciel ne leur tombe dessus. Mais la Franc-Maçonnerie, c’est quoi au juste ?
Il y a une grande bibliographie sur la Franc-Maçonnerie. Cependant, on peut affirmer que la maçonnerie est apparue au Moyen Âge chez les tailleurs de pierres et les bâtisseurs de cathédrales en Europe, qui lui ont légué leurs symboles et leurs valeurs. Les francs-maçons se réfèrent dans l’ensemble au principe de création qu’ils désignent comme « le Grand Architecte de l’Univers », explique l’auteur Jan Van Helsing.
De façon classique, La franc-maçonnerie est une association éthique d’hommes libres, convaincus qu’un travail constant sur soi-même nous conduit à adopter des comportements plus évolués.
« Je m’engage sur l’honneur au silence absolu sur tout ce qui me sera communiqué dans la loge ! » sont les mots que l’aspirant doit prononcer à son admission dans l’ordre. Cependant, avant d’y arriver, comment se structure l’architecture maçonnique ? Dans son détonant ouvrage » Livre Jaune; la guerre des Francs-maçons », paru en 2011, Jan Van Helsing ouvre une lucarne sur l’organisation des Francs-Maçons ».
En Franc-Maçonnerie, dit-il, les décisions sont prises de façon démocratique à l’intérieur d’une loge.
« Une loge est encadrée par les cinq lumières : le Vénérable Maître en Chaire (ou chef dirigeant de loge), les premier et second surveillants, l’orateur (dans les rites d’origine française) et le secrétaire. Il existe d’autres « officiers », occupant des fonctions (offices) spécifiques. Celles-ci n’ont aucun rapport avec le grade ou le degré (hormis qu’il faille être maître depuis deux ou trois ans), note ce spécialiste de la question.
Les loges sont regroupées dans une obédience, une structure plus importante, la Grande Loge (appelée également Grand Orient), qui doit être elle-même adoptée et reconnue par de grandes loges plus anciennes. Tout est organisé de façon hiérarchique et pyramidale.
La première Grande Loge est celle d’Angleterre, qui en 1717 regroupe les quatre loges anglaises existantes. Les loges de Saint-Jean allemandes sont toutes dépendantes de la Grande Loge anglaise. Le Grand Orient est
né en France en 1773, c’est la deuxième grande obédience de la franc-maçonnerie.
Comment alors entre-t-on dans une loge maçonnique ?
Il y a trois degrés fondamentaux dans la maçonnerie : apprenti, compagnon et maître. Ces degrés s’acquièrent dans les loges de Saint-Jean en Allemagne et dans les loges bleues en Angleterre. Une fois admis ( les femmes ne le sont pas, bien qu’il existe des loges féminines), on débute comme apprenti. C’est l’étape de la connaissance de
soi, on est mis en situation pour comprendre et accepter l’imperfection de la condition humaine, que symbolise la pierre brute.
Comme on a reconnu l’imperfection de sa condition, on a besoin d’aide et on prend conscience de l’importance de la fraternité et de l’humanité. Par un travail continuel sur soi, on devient peu à peu un des blocs de
pierre du Temple de l’Humanité en construction. Si l’apprenti progresse bien, il devient compagnon au bout d’un an.
Le symbole du compagnon est la pierre cubique. Le compagnon doit se perfectionner dans l’autodiscipline, la base qui permet à chacun de devenir symboliquement une pierre de l’édifice commun, c’est-à-dire de construire le monde harmonieux du Temple de l’Humanité. On l’incite à se perfectionner dans ses relations sociales. Quand il atteint le degré de maître, le frère de loge prend conscience de la fugacité de la vie sur terre, et il s’oblige à repenser son plan de vie.
La planche à dessin est le symbole du maître. Par le dessin, il communique aux autres l’exemple qu’il doit incarner. Il endosse plus de responsabilités et de devoirs. Mais il n’est pas pour autant libéré du travail des degrés inférieurs. On entre en maçonnerie par cooptation, en étant parrainé par un maître; on peut postuler soi-même également. Chaque postulant rencontre le Vénérable Maître.
Puis a lieu le passage sous le bandeau : « Le profane entre les yeux bandés, pour ne pas reconnaître les
francs-maçons qui doivent statuer sur son admission, au cas où il serait blackboulé », c’est-à-dire si les boules noires (votes contre) surpassent en quantité les boules blanches (en faveur de son admission dans la loge)…
A demain, pour un autre pan de la vie des Francs-Maçons.