Côte d’Ivoire: «Avec le recul Laurent Gbagbo avait raison de demander le recomptage des voix », dixit Guiai Bi Poin
« Vu que l’évolution était ouvertement en faveur des rebelles notamment avec le soutien de l’Onuci, des problèmes d’armement et tous ces facteurs faisaient qu’on avait de plus en plus de morts, on a demandé au Cema (chef d’Etat major, Ndlr) de demander si on ne pouvait pas en venir à une solution politique. Nous savons que le président avait proposé une solution politique (récomptage des voix, ndlr) …On en a parlé au Cema qui nous a dit qu’il avait transmis nos préoccupations au chef de l’Etat », a témoigné le général Guiai Bi Poin qui comparaissait à la barre dans le cadre du procès de l’ex président Laurent Gbagbo, à la Haye.
Et le témoin d’ajouter : « Avec le recul, la proposition du recomptage des voix de Laurent Gbagbo apparaissait bonne ».
Au sujet d’une réunion de haut niveau tenue en février 2011, et conduite par le Cema entre l’ensemble des généraux et l’ex président Laurent Gbagbo, au palais présidentiel, le général Guiai Bi Poin a laissé entendre que l’Onuci était suspectée de ralliement avec le commando invisible.
« On se plaignait constamment de l’Onuci, de son comportement. On avait de plus en plus l’impression qu’ils n’étaient plus impartiaux. Selon nos informations, on avait des raisons de croire qu’ils étaient en train de se ranger auprès du commando invisible, de façon pernicieuse», a déclaré au bureau du juge l’ancien commandant du Cecos.
Selon le général, « l’attitude (ndlr: de l’Onuci) n’était plus tout à fait neutre, nos positions qu’ils survolaient étaient communiquées à nos ennemis».
Répondant à une question portant sur la position de Laurent Gbagbo sur la réunion consacrée à Abobo, « le général avait expliqué que ce dernier s’était uniquement contenté de soutenir les forces armées ivoiriennes ».
« Laurent Gbagbo nous a encouragé et a demandé de renforcer nos effectifs et de tenir nos positions et de faire en sorte de ne pas perdre Abobo, nous étions en position défensive car nous n’étions pas ceux qui prenaient l’initiative d’attaquer», a précisé Guiai Bi Poin
Yao Junior L