L’ex-directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi peut humer l’air frais de la liberté sans grande contrainte désormais. Accusé d’avoir été au centre d’un détournement de près de 66 milliards, Vital Kamerhe a connu une descente aux enfers honteuse et lente. Après quelques années en prison, le voilà désormais libre, en attendant de scruter son avenir politique.
Vital Kamerhe a été acquitté dans l’affaire du détournement des fonds du programme présidentiel d’urgence initié par Félix Tshisekedi. C’est l’épilogue d’une saga judiciaire qui aura défrayé la chronique en RDC, tant les deux hommes avaient des atomes crochus, avant bien sûr la disgrâce de Vital Kamerhe. Celui qu’on surnomme » le Pacificateur jusqu’au bout », est donc de retour. Mais à quel prix ?
Pour Me Hugues Pulusi, avocat de Vital Kamerhe, cité par l’AFP, « la justice a réparé son injustice et la vérité a triomphé sur les mensonges ». C’est que Vital Kamerhe a toujours nié les faits qui lui étaient reprochés. Il n’était pas aux affaires lorsque les faits allégués se sont déroulés. Cependant, ses pourfendeurs estiment qu’il a fermé les yeux sur ce qu’il se passait.
Les juges de la Cour de Cassation ont penché du côté de la défense en estimant que l’accusation n’avait pas apporté suffisamment d’éléments permettant d’incriminer l’accusé. En ciblant l’enrichissement de certains membres de la famille Kamerhe, les procureurs n’ont pas suivi le bon cheminement. Il fallait prouver que l’accusé avait connaissance d’un vaste réseau de détournement et qu’il en faisait parti.
A Kinshasa, certains pensent encore qu’il s’agit d’un verdict politique dans une procédure où le politique n’a jamais été aussi proche. L’analyse de ce verdict pour d’autres est la résultante du climat de décrispation politique en cours dans le pays depuis quelques mois. En outre, avec la déstabilisation silencieuse de la RDC dans l’est, Tshisekedi a besoin de rassembler les Congolais autour d’un projet national.