C’est une affaire qui fait honte à l’armée congolaise, mais qui est révélatrice des dissensions entre les soldats congolais. Un colonel de l’armée qui empoisonne un général au point de lui donner la mort, c’est l’affaire terrible que la justice militaire de la RDC va devoir trancher.
Affecté l’année dernière dans le Nord-Kivu, le Général Tshinkobo Ghislain ( en photo de couverture) ne commande plus la 34e région militaire. Selon les premiers éléments de l’enquête criminelle ouverte par la Cour Militaire du Nord- Kivu, il est mort assassiné. Par qui ? Par un subalterne, en l’occurrence le Colonel Kahombo Rambo Augustin.
Dans une lettre adressée à l’auditeur militaire supérieur près la Cour militaire du Nord-Kivu, le colonel Bitongano Jeannot cite nommément le colonel Kahombo Rambo Augustin, chef du bataillon du quartier général de la 34e région militaire, comme étant l’auteur de la mort du général Tshinkobo.
« Je mets à votre disposition pour la poursuite de la procédure judiciaire, l’inculpé colonel Kahombo Rambo Augustin, matricule 179962717647. L’inculpé est poursuivi pour empoisonnement du feu général de brigade Tshinkobo Mulamba Ghislain en date du 13 août et le feu général est décédé en date du 16 août suite au poison », accuse la justice militaire.
Ces accusations sont consécutives aux résultats d’une autopsie pratiquée sur le corps général Tshinkobo. Ces résultats ont été rendus publics le 10 septembre 2022. Le docteur Alumeti Munyalu Désiré, médecin légiste et directeur du centre de médecine légale à l’Université officielle de Bukavu, conclut que le général de brigade a effectivement été empoissonné.
« De tout ce qui précède, le général Tshinkobo Ghislain est décédé d’empoisonnement aux phénothiazines, produits reconnus très toxiques ayant entraînés une brûlure de son estomac », contient le certificat de décès du disparu. Le général Tshinkobo Mulamba Ghislain est décédé moins d’un an et demi après son arrivée à la tête de la 34e région militaire. Pourquoi a-t-il été empoisonné ? La justice est à pied d’œuvre pour y répondre.