RDC: Moise Katumbi, le principal opposant à Kabila annonce son retour d’exil
Moise Katumbi a annoncé, il y a quelques jours, être prêt à « faire ses valises » et ce, après un an d’exil en Belgique. Il a fait cette annonce au bureau parisien de son avocat Éric Dupond-Moretti. Le pouvoir congolais le poursuit pour « atteinte à la sûreté de l’État » depuis mai 2016. Il a cependant quitté la RDC suite à des problèmes de santé, et de son agression physique « d’une particulière gravité » par des policiers.
Ce que lui reproche le pouvoir de Kinshasa
La justice congolaise reproche à Moise Katumbi d’avoir prétendument engagé des mercenaires américains, et l’a condamné par contumace, le 22 juin 2016 à trois ans d’emprisonnement pour la signature supposée d’un faux acte de vente. Il était jusque là « contraint à l’exil par le régime du président Joseph Kabila », précise son avocat. Les autorités congolaises ont en effet promis de l’arrêter, dès son retour au pays.
Accusations « instrumentalisées »
Moise Katumbi se défend en disant que l’ensemble des condamnations et la justice congolaise sont « instrumentalisés » dans le but de l’empêcher de se présenter aux prochaines élections présidentielles, prévues pour fin 2017 dans le pays. Ancien gouverneur très populaire de la province du Katanga (de 2007 à 2015), et président du célébrissime club de football le Tout-puissant Mazembe, l’homme d’affaires congolais de 52 ans est en effet un sérieux adversaire pour Joseph Kabila, qui n’a pour l’instant, face à lui, qu’une opposition fortement divisée. Le 2 juin, Moise Katumbi a déposé une requête contre le régime auprès du Comité des droits de l’Homme de l’ONU, à Genève. Trente-deux pages dans lesquelles il revient sur « les nombreuses violations de ses droits fondamentaux », ses procès « arbitraires » et les arrestations de ses partisans par les autorités. De quoi, selon Éric Dupond-Moretti, permettre d’interdire « toute forme d’arrestation » de son client et donc assurer la sécurité de son retour. Ce n’est pas la première fois que l’opposant annonce son retour. Mais il soutient que cette-fois ci est la bonne.