Le 30 novembre 2013, Tabuley Rochereau quittait le monde des vivants après une énorme et riche carrière musicale. Qui était celui qui fut le premier chanteur africain à se produire à l’Olympia et qui mis au monde le chanteur de Rap Youssoupha. Retour sur la vie d’un des dinosaures de la Rumba Congolaise.
Si vous êtes des férus de la Rumba Congolaise, cette musique qui a pour dignes ambassadeurs aujourd’hui des chanteurs comme Koffi Olomidé, Fally Ipupa, Ferre Gola et autres, vous devez marquer un temps d’arrêt et rendre un hommage mérité à l’une des virtuoses qui l’ont théorisée. Ce 30 novembre 2020 marque le septième anniversaire du décès de Tabuley Rochereau.
Monstre sacré de la musique congolaise avec Luambo Makiadi dit Franco, TabuLey a commencé à tutoyer la musique dans les chorales d’églises et celles des écoles. En 1956, il se fait recruter pour une séance d’enregistrement par Grand Kallé (Joseph Kabasele), auteur du premier tube pan-africain Indépendance cha cha (1960). Grand Kallé est aussi celui qui fut là dans les débuts d’un certain… Franco.
Intégré dans l’African Jazz de Kabasalé, Tabuley compose ses premiers titres, dont Kelya, et, en 1963, forme avec le guitariste Docteur Nico le groupe African Fiesta. Mais, fin 1965, Rochereau prend seul les rênes de l’African Fiesta National. Il devient dès lors le rival exclusif de Franco et son OK Jazz.
En décembre 1970, Rochereau est le premier artiste africain à se produire en vedette à l’Olympia de Paris avec son nouveau groupe, Afrisa International. Son succès lui permet de vendre plusieurs disques par millions dans toute l’Afrique. Comme Franco, il possède aussi son club à Kinshasa, le Type K, où il joue et programme des artistes étrangers de passage.
Vers la fin des années 70, inspiré par les “Clodettes” de Claude François, TabuLey crée ses “Rocherettes”. Mais quelques années plus tard, celui dont la musique était plutôt appréciée par la haute classe dirigeante quitte le Zaïre en 1986, car en délicatesse avec le régime de Mobutu.
Sa vie se passe désormais entre Paris, l’Afrique du Sud et les États-Unis. Il rentre au Congo en 1997, à la chute de Mobutu. Il sera Vice-gouverneur de Kinshasa en 2005.
En 46 ans de carrière, Tabu Ley a composé plus de 3 000 chansons et vendu plusieurs milliers de disques. Il était le maitre de feu Papa Wemba, Sam Mangwana et bien d’autres talents.
Le chanteur TabuLey Rochereau, père du rappeur français Youssoupha, est mort, le samedi 30 novembre, à l’hôpital Saint-Luc de Bruxelles. Né Pascal Emmanuel Sinamoyi (nom du village de ses parents) Tabu, à Bagata, une localité dans la région du Bandundu, en République démocratique du Congo (alors Congo belge), il était âgé de 73 ans.
Celui qui est devenu Tabu Ley en 1971 du fait de la politique d’authenticité et de « zairisation » des noms du pays, sous Mobutu, a porté le nom Rochereau pour sa culture en histoire. En effet, lors d’une interrogation en classe, lui seul s’est souvenu du nom de ce général de Napoléon, héros de la guerre franco-allemande de 1870.
Des chansons comme » Mokolo Na Kokufa » ( le jour de ma mort), « Maze » et « Adios Théhé » ( complaintes pour une femme de famille riche qu’il finira par épouser) l’ont immortalisé. Que dire alors de sa voix suave aux exhalations exquises ! La légende, et même son fils Youssoupha, lui attribue plus de 30 enfants…