C’est une nouvelle qui secoue l’actualité sportive africaine. Le football congolais serait-il entravé par une affaire de pédophilie ? C’est ce que révèle une investigation menée par un journaliste indépendant.
La Fédération congolaise de football a annoncé l’ouverture d’une enquête concernant une affaire de pédophilie au sein du football congolais. A la question de savoir si ces accusations sont fondées, l’on pourrait répondre par l’affirmative vue l’implication de la Fédération dans cette affaire.
C’est le 7 novembre que la Fédération congolaise de football, (Fecofa), a annoncé l’ouverture d’une enquête et a décidé de suspendre à titre préventif six personnes concernées, des entraîneurs ou des membres du personnel encadrant pour la plupart.
En février dernier, c’est le journaliste français Romain Molina qui avait révélé des faits de pédophilie à la Fédération gabonaise de football, dans le quotidien britannique The Guardian. Ce qui avait permis l’incarcération du président Pierre-Alain Mounguengui, soupçonné d’avoir couvert certains actes.
Aujourd’hui, ce dernier pousse ses enquêtes à la Fecofa. Il a recueilli les propos de nombreuses victimes, mais aussi de joueurs, d’anciens joueurs ou d’entraîneurs, dont certains ont d’ailleurs tenté d’alerter les plus hautes instances du football congolais, sans succès. Ces témoignages esquissent les contours d’un vaste système qui a perduré pendant près d’une vingtaine d’années.
Les accusations portées contre Bertin Kisamba Makuzueto, l’ancien entraîneur du RC Kinshasa, ont été mis en évidence dans cette enquête. Selon l’une des sources citées dans l’enquête, l’homme influent du football congolais avait pour habitude d’exercer un chantage sexuel sur les joueurs. « Il fallait coucher pour jouer », résume l’un d’entre eux, cité dans l’enquête. Le club de Saint Éloi Lupopo, où Bertin Kisamba Makuzueto était coach adjoint, aurait été prévenu, mais n’aurait pas pris la moindre décision.
Il fait partie des personnalités suspendues en début de semaine par la Fecofa, tout comme Cédric Dongo Epapa. Lui aussi est soupçonné de s’être rendu coupable d’actes de pédophilie, comme le révèlent des messages envoyés à un mineur de 16 ans sur Facebook. Deux entraîneurs de la ville de Lemba sont également épinglés : Jonathan Buka et Alain Kandudi. Eux avaient déjà été incarcérés pour des faits d’agression sexuelle sur des mineurs mais avaient pu reprendre leurs activités dans le football une fois libérés.
Plusieurs autres ont été cités dans cette affaire. Devant l’ampleur de ce scandale qui ternie l’image du football congolais, la Fecofa a décidé » d’ouvrir une ligne téléphonique, si des victimes souhaitent se faire connaître ». Une occasion pour le ministère des sports de rassurer que des mesures sévères seront prises en cas de culpabilité avérée