Etienne Tshisekedi est décédé ce mercredi 1er février 2017 à Bruxelles à l’âge de 84 ans. Il y a une semaine, il avait quitté le Congo pour rejoindre Bruxelles. Son entourage affirmait alors qu’il retournait en Belgique pour des soins.
Il est parti sans avoir réalisé son rêve malgré “30 ans” de lutte à la fois courageuse, égoïste et erratique. Selon Félix Tshisekedi, son fils interrogé par Jeune Afrique, il aurait succombé à une embolie pulmonaire.
“Tous les jours de ma vie, j’ai rêvé de devenir Président de la République”, avait-il avoué lors de la campagne présidentielle de 2011 – la seule à laquelle il participa et qui fut marquée par une fraude massive.
Ces derniers temps, sa parole publique s’est faite rare. Lorsqu’il n’était pas en Europe ou en Afrique du Sud pour des soins, il vivait reclus dans sa résidence de Limeté, un quartier populaire de Kinshasa, la capitale, son fief. Il aimait à recevoir, à être consulté par les personnalités politiques et des diplomates, à partager ses vues et analyses autour d’une bouteille de champagne. Limeté était comme le micro-Etat de celui qui aimait à se faire appeler « président ».
Etienne Tshisekedi fut l’opposant historique de Mobutu Sese Seko, qui a gouverné le pays pendant des décennies, alors connu sous le nom de Zaïre, avant d‘être renversé par le Rwanda, l’Ouganda et d’autres forces. Il a également été le plus important adversaire politique de Laurent Kabila, qui a pris le pouvoir en 1997, et celui de son fils, le président Joseph Kabila, qui règne depuis 2001.