RDC: le casse-tête qui paralyse les discussions sur l’accord politique
Depuis plusieurs semaines, les discussions sur l’accord politique en RDC sont paralysées. Et pour cause: les obsèques de feu Etienne Tshisekedi n’ont pas encore eu lieu.
Etienne Tshisekedi est décédé le 1er février 2017 à l’âge de 84 ans, d’une embolie pulmonaire. Il s’est éteint dans un hôpital bruxellois où il avait été admis quelques jours plus tôt.
La dépouille de l’ancien opposant était attendue pour le 11 Mars. Seulement le lundi 6 mars, son frère cadet, Gérard Mulumba, annonçait sur RFI la reporter sine die. En cause ? Le lieu d’inhumation.
Tensions autour du lieu de l’inhumation
Étienne Tshisekedi devait être enterré dans un carré dédié aux personnalités du cimetière de Gombe, un quartier cossu de la capitale Kinshasa, où des travaux d’aménagement ont été entrepris par les autorités de la ville. Cependant, la population de Kinshasa n’accepte pas du tout qu’il soit enterré là, même provisoirement. Le parti politique d’Étienne Tshisekedi, quant à lui, plaide pour une inhumation au siège du parti, à Limete, autre quartier de Kinshasa.
Les discussions avec le pouvoir en place ont été suspendues
Le report du rapatriement du corps d’Étienne Tshisekedi a un impact direct sur les discussions autour des modalités d’application de l’accord du 31 décembre, signé dans la douleur par l’opposition et la majorité, qui prévoit une cogestion du pays jusqu’à l’organisation d’une élection présidentielle fin 2017. Depuis la disparition de l’opposant historique, elles sont au point mort. Pour les troupes d’Etienne Tshisekedi elles ne peuvent pas négocier pendant que les obsèques sont en cours.
L’unité de l’opposition mise à mal
Pour ne rien arranger, Félix Tshisekedi, le fils du défunt a été désigné comme successeur de son père à la tête de la coalition des partis réunis sous la bannière Le Rassemblement. Un leadership contesté par certains membres. « Certaines ambitions sont offusquées », a reconnu auprès de l’AFP le député d’opposition Delly Sessanga. Il faisait ainsi allusion à trois responsables du Rassemblement qui n’ont pas accepté cette restructuration, en quittant la réunion où était décidée la nouvelle direction.