Les survivants des massacres de Yumbi, où au moins 535 civils ont été assassinés, réclament justice. Cela fait un an que des milliers de réfugiés ont traversé le fleuve Congo, en provenance de Yumbi, située à 400 km au nord de Kinshasa.
D’après l’ONU, ces attaques étaient planifiées et organisées. Elles pourraient être qualifiées de crimes contre l’humanité.
À la demande du gouvernement congolais, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a autorisé depuis septembre le déploiement d’une équipe de médecins légistes pour faire avancer les enquêtes. Du côté de la justice militaire, une quarantaine de personnes ont été arrêtées et acheminées à Kinshasa, mais le procès n’a pas encore commencé.
« Les enquêtes évoluent bien, promet André Lite Asebea, ministre des Droits humains. Simplement, nous ne pourrions pas vous dire en termes détaillés où nous en sommes. Car [ces enquêtes] sont le fait de la justice militaire, elles sont donc tenues secrètes. »
En mars 2019, soit près de quatre mois après les faits, le gouvernement s’était exprimé par le biais de Marie-Ange Mushobekwa, à l’époque ministre des Droits humains. Elle soutenait que ce qui s’était passé à Yumbi était « un conflit intercommunautaire, lié essentiellement à la terre, mais instrumentalisé par certains acteurs politico-administratifs locaux ».
L’actuel ministre des Droits humains dit attendre que la justice se prononce sur ce sujet, mais il apporte sa nuance. « Dire qu’autant au niveau provincial que national, il y aurait implication des autorités… D’abord c’était un fait imprévisible, […] C’est comme ce que nous avons connu dans le Kasaï, tout part des conflits entre Batende et Banunu. »
André Lite Asebea annonce qu’il se rendra très bientôt à Yumbi pour une mission d’évaluation. Le ministre dit également compter sur un futur fonds d’indemnisation des victimes des droits de l’homme pour venir en aide aux nombreux déplacés.