Afrique

RCA : La France s’engage à fournir des armes et une aide financière au gouvernement

La France donnera à son ancienne colonie des armes et 24 millions d’euros d’aide, a annoncé vendredi  le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

« La France souhaite poursuivre son partenariat historique avec la République centrafricaine », a déclaré le ministre aux journalistes à Bangui après avoir rencontré le président Faustin-Archange Touadera.

Le Drian, qui effectuait une visite de deux jours dans le pays, a signé des accords d’aide d’un montant de 24 millions d’euros en 2018 pour le paiement des salaires et des arriérés de pension, afin de développer les régions proches du Cameroun voisin touchées par des déplacements massifs de populations et de construire des ponts pour ouvrir l’accès à certaines régions du pays.

Il a également annoncé que la France allait « livrer des armes » – en particulier 1 400 fusils d’assaut – pour les Forces armées centrafricaines (FACA), selon l’AFP.

« Nous le faisons dans le cadre strict, respectueux et transparent des Nations Unies, en toute transparence sur l’origine, l’acheminement et la livraison des armes », a expliqué Le Drian.

« Il serait absurde de former des soldats et de ne pas leur donner les moyens de s’acquitter de leurs tâches », a-t-il ajouté.

« Nous travaillons pour que la République centrafricaine retrouve ses droits souverains », a déclaré Charles-Armel Doubane, ministre des Affaires étrangères de la RCA, selon RFI.

Armel Doubane a déclaré qu’il était « temps pour la France de mettre à la disposition des FACA, dans le cadre strict des engagements internationaux… ces fusils d’assaut. »

Importations d’armes et crises géopolitiques en RCA

Des milliers de personnes sont mortes en RCA, 700 000 ont été déplacées à l’intérieur du pays et 570 000 ont trouvé refuge dans d’autres pays depuis 2013, lorsque la coalition Seleka, composée principalement de groupes rebelles musulmans, a renversé le dirigeant de longue date François Bozize, un chrétien, qui a lui-même pris le pouvoir après un coup d’État.

La Seleka a été officiellement dissoute en quelques mois, mais de nombreux combattants ont refusé de désarmer, se faisant appeler ex-Seleka. Beaucoup d’autres se sont joints à la milice anti-Balaka, principalement chrétienne, pour combattre la Seleka, ce qui a conduit à une spirale de violence entre les groupes, tant sur le plan religieux qu’ethnique.

Le faible gouvernement de Touadera contrôle environ un cinquième du pays et compte beaucoup sur l’appui de la mission de maintien de la paix des Nations Unies Minusca. Le reste est contrôlé par au moins 14 milices différentes qui se battent souvent entre elles pour le contrôle des revenus provenant de l’extorsion, des barrages routiers ou des ressources minérales.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a imposé un embargo sur les armes en 2013 et, en janvier, a prorogé à l’unanimité ses sanctions contre la RCA jusqu’au 31 janvier 2019, mais les livraisons d’armes aux forces de sécurité peuvent être approuvées au préalable par un comité des sanctions.

L’embargo a été levé l’année dernière par le Conseil de sécurité pour permettre la livraison d’armes russes aux forces armées centrafricaines. Les Nations Unies ont vérifié, avec le ministère de la Défense et la Russie, les livraisons d’armes en provenance de la Russie.

Des conseillers russes travaillent avec les militaires de la RCA et fournissent sécurité et conseils à Touadera. Moscou a également signé récemment un accord de coopération militaire avec la RCA offrant la possibilité aux officiers et sous-officiers centrafricains d’être formés dans les écoles militaires russes.

Crédit photo : citizentv

Gaelle Kamdem

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