Qassem Soleimani, tué vendredi à l’aéroport de Bagdad par une attaque aérienne ordonnée par le président Donald Trump était un héros en Iran, courageux, charismatique et aimé par les troupes.
Le leader suprême de l’Iran, l’Ayatollah Ali Khamenei, l’a un jour qualifié de « martyr vivant de la révolution. » cependant, il était perçu par les Etats-Unis comme un tueur impitoyable.
Considéré comme l’un des hommes les plus puissants de l’Iran, le général Soleimani était à la tête de la Force de gardes de la révolution, une unité d’élite qui gère les opérations de l’Iran à l’étranger, et qui est considérée comme une organisation terroriste étrangère par les Etats-Unis.
Ayant commencé sa carrière militaire de première ligne dans la guerre Iran-Irak au début des années 1980, Qassem Soleimani s’est hissé au rang de figure incontournable en Iran, jouant un rôle déterminant dans l’extension de son influence au Moyen-Orient.
« Il a été au combat toute sa vie. Ses soldats l’aimaient. C’était un homme calme et charismatique, un génie de la stratégie et un opérateur tactique », a déclaré le lieutenant général Mark Hertling, analyste de la sécurité nationale, du renseignement et du terrorisme, à la CNN.
Selon le Pentagon, M. Soleimani et ses troupes étaient « responsables de la mort de centaines de membres des services américains et de la coalition et des blessures de milliers d’autres. »
Connu comme le « commandant fantôme » de l’Iran, M. Soleimani, qui dirigeait la Force Quds depuis 1998, était le cerveau des opérations militaires iraniennes en Irak et en Syrie.
Les responsables américains pensent que pendant la guerre en Irak, ce sont les unités de Soleimani qui ont fourni aux insurgés irakiens des bombes spécialement conçues pour pénétrer les blindages, une arme mortelle contre les forces américaines.
Pendant la guerre contre l’ISIS, Soleimani était souvent sur les champs de bataille en Irak. La Force Quds de Soleimani a également fait des ravages bien au-delà du Moyen-Orient.
Les responsables du Trésor américain affirment que le général Soleimani était impliqué dans un complot notoire sur le sol américain, supervisant les officiers de la Quds Force qui, en 2011, ont tenté d’assassiner l’ambassadeur d’Arabie saoudite aux Etats-Unis, Adel Al-Jubeir.
Dans une déclaration vendredi dernier, le ministère de la Défense a déclaré que Soleimani « développait activement des plans pour attaquer les diplomates et les membres des services américains en Irak et dans toute la région. »
Il a accusé le général iranien d’avoir orchestré des attaques sur les bases de la coalition en Irak ces derniers mois, y compris une attaque le 27 décembre qui a abouti à la mort d’un entrepreneur américain et de personnel irakien.
Abu Mahdi al-Muhandis, le chef adjoint des Forces de mobilisation populaire irakiennes (FMP) soutenues par l’Iran, a également été tué lors de la frappe aérienne de vendredi.
Formée en 2014 pour combattre l’ISIS, la FMP est une force paramilitaire chiite composée d’anciennes milices ayant des liens étroits avec l’Iran. Elle a été reconnue par une loi irakienne de 2016 comme une force militaire indépendante qui relève directement du Premier ministre.
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